A J-1 de l’OPA de Sanofi, Genzyme investit en Europe

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A J-1 de l’OPA de Sanofi, Genzyme investit en Europe

Le spécialiste mondial des maladies rares a posé aujourd’hui la première pierre d’une extension de son usine de Geel, près d’Anvers. Montant de l’investissement  : 250 millions d’euros.

Alors que se termine en théorie vendredi soirl’offre hostile à 18,5 milliardsde dollars du français Sanofi-Aventis sur Genzyme, la société américaine de biotechnologies ne cède en rien sur ses capacités à développer sa production.

Le spécialiste mondial des maladies rares a posé ce jeudi la première pierre d’une extension de son usine de Geel, près d’Anvers. Le groupe d’outre-Atlantique a dépensé 250 millions d’euros pour doter son site belge de deux bioréacteurs supplémentaires. Ils seront capables de produire chacun 4.000 litres d’alpha alglucosidase, le principe actif de l’enzyme utilisé dans le traitement de la maladie de Pompe, une myopathie d’origine génétique qui touche environ une personne sur 40.000 naissances. L’investissement permettra de créer 150 emplois et de quadrupler la capacité de production totale d’enzymes de Genzyme.

Le traitement, baptisé Lumizyme aux Etats-Unis et Myozyme dans le reste du monde, est administré à une centaine de patients en France et à environ 1.400 dans le monde. Bien qu’il cible une maladie qualifiée d’«ultra rare» (10.000 patients dans le monde), l’investissement s’explique notamment par les prix auxquels Genzyme peut vendre son produit : 300.000 euros en moyenne par an pour un adulte et 120.000 pour un enfant.

 

«La maladie de Pompe touche autant de personnes que la maladie de Gaucher, pour laquelle nous fournissons déjà des traitements à 6.000 patients. Nous prévoyons à terme un nombre de patients similaires pour Myozyme. Le nombre de pays dans lesquels le traitement est disponible va également augmenter, et passer de 48 à 60 d’ici à la fin de l’année», explique Hilde Stoop, la patronne de Genzyme en Belgique.

Face à cette extension du marché, les capacités de Genzyme se seraient révélées insuffisantes à l’horizon 2014, année de la mise en service prévue pour les nouvelles installations.

L’extension du site de Geel permet aussi au groupe dirigé par Henri Termeer de ne pas faire les mêmes erreurs qu’à Allston, aux Etats-Unis, où la contamination par un virus a stoppé la production pendant de longs mois, privant les patients de leur traitement (Cerezyme dans la maladie de Gaucher et Fabrazyme dans la maladie de Fabry), et pesant sur les résultats de l’entreprise.

«Le problème d’Allston est que nous produisions à la capacité maximale du site, sans possibilité de constituer des stocks. Or il faut pouvoir disposer de capacités de secours, comme ce sera le cas à Geel», détaille une responsable du site belge.

Cette difficulté majeure, en partie responsable de la chute du cours de Bourse, est en passe d’être résolue. «La production de Cerezyme est revenue à la normale : nous pouvons désormais traiter les patients, même si nos stocks restent très limités. Concernant Fabrazyme, nous prévoyons que le problème sera réglé d’ici à la fin de l’année», anticipe Hilde Stoot.

En conséquence, la courbe des ventes doit remonter : après une baisse à 4,1 milliards de dollars estimée pour 2010 (contre 4,5 milliards en 2009), le chiffre d’affaires doit remonter à 5 milliards cette année.

Enfin, d’ici 2013, Genzyme prévoit de mettre trois nouveaux produits sur le marché. Tout d’abord le fameux alemtuzumab, un anticancéreux qui pourrait donner de bons résultats dans la sclérose en plaques et dont le potentiel est source de divergences avec Sanofi. Mais aussi Mipomersen, contre l’excès de cholestérol d’origine génétique et Eliglustat, le premier traitement oral contre la maladie de Gaucher.

LAURENCE BOLLACK, A GEEL (BELGIQUE)

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