Amiloride, ibudilast et riluzole : trois médicaments connus évalués dans la SEP

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L’amiloride, l’ibudilast et le riluzole, utilisés respectivement dans le traitement de la maladie cardiaque, de l’asthme et de la sclérose latérale amyotrophique pourraient être neuroprotecteurs et ralentir la progression du handicap dans la sclérose en plaques (SEP) secondaire progressive, une forme pour laquelle il n’existe aucun traitement. Ils vont être testés dans une étude clinique de phase 2 -MS-SMART- qui débutera à l’automne en Grande-Bretagne.

Il n’existe aucun traitement capable de limiter l’évolution des handicaps (la marche, l’équilibre, la vision, la cognition, et la fonction de la vessie et de l’intestin) de la phase secondaire progressive. Un essai multicentrique de phase 2, dirigé par le Dr Jeremy Chataway (University College London) et le Pr Siddharthan Chandran (Université d’Édimbourg), débutera à l’automne pour évaluer l’effet de ces trois médicaments qui, selon des études préliminaires, semblent neuroprotecteurs dans la forme primaire progressive.

Un profil de sécurité déjà établi

L’évaluation de trois médicaments dans la même étude a l’avantage d’être moins coûteux et plus rapide. En outre, puisque les 3 molécules sont déjà disponibles pour d’autres pathologies, leur profil de sécurité est établi, ce qui raccourcit le processus d’essai clinique.

– L’amiloride est un diurétique épargneur de potassium approuvé dans le traitement de l’hypertension et de l’insuffisance cardiaque congestive.

– L’ibudilast est un inhibiteur de la phosphodiestérase, utilisé au Japon depuis 20 ans dans le traitement de l’asthme et des symptômes post-AVC.

– Le riluzole est un inhibiteur du récepteur glutamate qui est approuvé dans le traitement de la sclérose latérale amyotrophique.

Deux années sous surveillance

L’étude multibras, randomisée contre placebo devra inclure 440 patients (de 25 à 65 ans) ayant une SEP-SP et non traités par un traitement modifiant la maladie.

Les patients auront une IRM au début de l’étude, puis à la fin des deux années de l’étude afin d’examiner si les médicaments peuvent ralentir la perte du tissu cérébral. Une réduction de 30 à 40 % est espérée.

« Nous espérons que cet essai procurera les nouveaux traitements dont nous avons le plus grand besoin pour ralentir ou arrêter la progression chez les patients atteints de SEP », a déclaré le Dr Susan Kohlhass, directrice de recherche biomédicale à la Multiple Sclerosis Society (Royaume-Uni), l’organisme qui a cofinancé cet essai avec le Medical Research Council.

« Nous aurons les résultats en 2017 », confie au Quotidien le Dr Jeremy Chataway. Avec cet essai visant à reconvertir des médicaments et intégrant plusieurs bras thérapeutiques, les chercheurs souhaitent constituer un portefeuille de médicaments pour la SEP-SP.

Dr VÉRONIQUE NGUYEN

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