Cerveau : découverte d’une nouvelle voie médicamenteuse pour franchir la barrière hémato-encéphalique
Cerveau : découverte d’une nouvelle voie médicamenteuse pour franchir la barrière hémato-encéphalique
Le plus difficile pour traiter certaines maladies du système nerveux, comme l’épilepsie, c’est d’arriver à ce que le traitement passe la barrière hémato-encéphalique. De nombreuses molécules efficaces en théorie échouent faute d’atteindre in vivo leur cible. D’après une étude américaine publiée dans la dernière édition des Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs auraient mis au point une nouvelle stratégie thérapeutique permettant le transport de certains agents médicamenteux jusqu’au cerveau…Cette avancée pourrait modifier à terme la prise en charge de certaines pathologies neurologiques.
Afin de traiter certaines maladies neurologiques, il est primordial de cibler des zones précises du cerveau.
Toutefois, la barrière hémato-encéphalique est un frein thérapeutique, car difficilement pénétrable. David Miller et ses collègues du laboratoire de toxicologie et de pharmacologie des National Institutes of Health (NIH) américains ont découvert une méthode qui permettrait à certaines molécules médicamenteuses de traverser cette barrière en désactivant un composant spécifique de celle-ci, la P-glycoprotéine. Cette dernière, qui joue un rôle de transporteur, serait, d’après les chercheurs, le principal élément bloquant l’accès au cerveau.
En étudiant, chez le rat, le mécanisme d’action d’un traitement contre la sclérose en plaques commercialisé sous le nom de Gilenya (fingolimod), l’équipe de David Miller a découvert que cette molécule agit sur la P-glycoprotéine, en l’inhibant durant un court laps de temps. Ainsi, il serait possible d’ouvrir de façon temporaire et réversible la barrière hémato-encéphalique et ainsi, permettre à certains traitements d atteindre leur cible au niveau du cerveau. Afin de vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont prétraité certains rongeurs avec la molécule de fingolimod. Puis ils leurs ont administré des médicaments qui en temps normal sont bloqués par la barrière. Très vite, ils ont constaté une baisse de l’activité de transport de la glycoprotéine et la présence des médicaments au niveau du cerveau 5 fois supérieur à ce qui est observé chez les rats n’ayant pas pris de fingolimod.
Si pour l’instant, les travaux des chercheurs américains ne permettent pas de comprendre les mécanismes permettant d’inhiber la P-glycoprotéine, leur découverte devrait à terme modifier considérablement la prise en charge de certaines pathologies et permettre ainsi le développement de nouvelles approches thérapeutiques.{jcomments off}