Faire face à la douleur

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Faire face à la douleur

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La douleur est un symptôme fréquent au cours de la SEP. La majorité des études rapporte une fréquence entre 40 et 50% des cas. Celle-ci peut survenir très précocement, dès la première poussée et être de différentes origines. L’analyse du mécanisme de la douleur est un préalable indispensable pour proposer un traitement adapté. L’éventail des possibilités thérapeutiques est suffisamment large pour permettre de soulager les différents types de douleur.

La douleur n’est pas toujours rattachée à la SEP et n’est donc pas toujours signalée au neurologue. Pourtant, il est très important de lui en faire part, même un simple mal de dos en lui expliquant exactement ce que vous ressentez et dans quelles circonstances, afin qu’il puisse en comprendre le mécanisme et vous proposer un traitement adapté qui vous permettra d’être soulagé.
L’analyse du mécanisme de la douleur est un préalable indispensable pour instaurer un traitement adapté
Au cours de la sclérose en plaques, on distingue trois grandes catégories de douleurs :

– les douleurs neurogènes
– les douleurs secondaires
– les douleurs iatrogènes

1. Douleurs neurogènes :

Elles sont une conséquence directe de la maladie, liées à l’atteinte du système nerveux central lui-même et peuvent se manifester seulement dans certaines circonstances et sont le plus souvent violentes. C’est la situation la plus fréquente. On parle de douleurs neurogènes paroxystiques. Elles peuvent également être permanentes et sont alors souvent moins intenses. On parle alors de douleurs neurogènes continues.

 

1.1 Les douleurs des poussées

Vous pouvez ressentir une douleur violente dès que l’on vous touche.
Le filtre de la douleur située dans la moelle épinière est coupé par l’inflammation. C’est ce qu’on appelle dans le jargon médical une allodynie. Elle accompagne souvent une poussée et cède à la corticothérapie instaurée pour traiter cette poussée.

Vous pouvez ressentir une douleur évoquant une sciatique
Elle débute en bas du dos (au niveau des vertèbres lombaires) et irradie la jambe pouvant également accompagner une poussée. Là encore, la douleur est liée à l’inflammation de la moelle et un traitement par corticoïdes permet de la soulager.

Vous pouvez ressentir une douleur au niveau de l’œil
Elle est déclenchée ou majorée par les mouvements du globe oculaire et accompagne les poussées qui se manifestent sous forme de névrite optique

1.2 Les douleurs neurogènes paroxystiques

C’est une douleur intense qui donne une sensation de décharge électrique, qui s’apparente à une rage de dents.

La consultation chez un dentiste ne permettra pas de mettre en évidence de carie ni d’autre anomalie. Cette douleur correspond à une névralgie. Elle est liée à une démyélisation de la racine du nerf. Son traitement repose sur certains antiépileptiques à faible dose (carbamazépine et phénytoïne) qui possèdent une indication spécifique dans ce cadre.

Il peut aussi s’agir de contractures dans les membres comme si les jambes se raidissaient. Elles sont volontiers déclenchées par la marche. Parfois précédées de brûlures ou de fourmillements, elles ne durent que quelques secondes mais sont très violentes. Il s’agit de spasmes douloureux liés à des crises toniques. Le traitement repose, là encore, sur certains antiépileptiques et antidépresseurs.

1.3 Les douleurs neurogènes continues

Elles touchent plutôt les membres inférieurs, en particulier les pieds et s’accompagnent de fourmillements, avec parfois des sensations de brûlures. Elles sont souvent difficiles à supporter car elles sont permanentes et peuvent parfois, sur ce fond continu, être exacerbées et entraîner des troubles de l’humeur et ainsi altérer la qualité de vie. Ces douleurs font appel à des traitements spécifiques (antidépresseurs) ayant prouvé leur efficacité dont les modalités d’administration vous seront expliquées en détail par votre médecin.

2. Douleurs secondaires :

Elles sont une conséquence indirecte de la maladie. Elles ne sont pas liées à une atteinte du système nerveux central. Concrètement, une gêne à la marche peut entraîner une boiterie qui sera elle-même la cause d’un mal de dos, une raideur des muscles et des contractures
Elles peuvent survenir au cours de la nuit et perturber le sommeil et est liée à l’atteinte des neurones qui permettent la commande volontaire des muscles. Ce type de douleur n’est donc pas lié à une atteinte du muscle mais à une atteinte du système nerveux central. Des troubles urinaires ou une constipation peuvent servir de déclencheurs, c’est-à-dire favoriser les contractures ou les raideurs. Votre médecin devra toujours rechercher l’existence éventuelle d’un tel facteur déclenchant des crises pour pouvoir agir dessus. Le soulagement de la douleur permettant une prise en charge globale de la spasticité nécessite l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire.
Les lombalgies sont aussi le plus souvent en rapport avec des difficultés à la marche et des troubles de l’équilibre, à l’origine de mauvaises positions. La kinésithérapie prend toute sa valeur avec une rééducation spécifique permettant de rétablir une bonne position pour marcher.
Quant à la tendinite du fessier, elle relève du même mécanisme. Les tendinites du fessier sont fréquentes chez les personnes ayant une SEP avec une gêne à la marche. Là aussi, la kinésithérapie prend toute sa dimension.

3. Les douleurs iatrogènes

Elles sont liées au traitement de fond de la sclérose en plaques qui provoque des effets secondaires parmi lesquels figure la douleur.
Lorsque l’origine de la douleur est bien identifiée, il est possible de proposer un traitement adapté.
Vous pouvez ressentir des douleurs musculaires appelées myalgies ou de maux de tête (céphalées).
Il ne faut pas les négliger car elles peuvent inciter à interrompre le traitement alors qu’elles sont le plus souvent soulagées par des moyens simples tels que la prise d’un traitement antalgique (paracétamol). Enfin, les douleurs au site d’injection sont plus ou moins importantes selon le produit utilisé. Les anesthésiques locaux appliqués sur la peau, le changement des sites d’injection et le massage après l’injection permettent d’en diminuer l’intensité.

La prise en charge
Elle se fait et se fera de plus en plus à l’intérieur de réseaux permettant au neurologue de faire appel à toutes les spécialités impliquées, qu’il s’agisse de médecine physique, de kinésithérapie, d’ergothérapie ou de consultations anti-douleur pour ne citer que quelques unes d’entre elles. Une surveillance régulière permet par la suite d’évaluer le bénéfice de la prise en charge instaurée, d’adapter éventuellement les doses et de déceler les possibles effets désirables.

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