La Bourse de Paris au plus haut depuis deux ans et demi

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La Bourse de Paris au plus haut depuis deux ans et demi

Malgré des statistiques économiques décevantes, la Bourse de Paris termine au plus haut depuis deux ans et demi. Les banques, sous le feu des résultats, et Sanofi, porté par son accord avec Genzyme, ont tiré la tendance. A la clôture, le Cac 40 progresse de 1% à 4.151,26 points.

La Bourse de Paris clôture au plus haut depuis deux ans et demi. Depuis le 26 septembre 2008 plus précisément. Le marché a fait fi des statistiques du jour pour mieux se concentrer sur les résultats. Sous les feux de la rampe: les banques. Le secteur, fortement pondéré au sein de l’indice vedette parisien, ressort dans le haut du palmarès grâce aux comptes 2010 de Société Générale. Les bénéfices du quatrième trimestre de l’établissement de la Défense confirment le redressement du groupe. Redressement auquel les actionnaires vont être associés grâce au versement d’un dividende de 1,75 euro, sept fois supérieur à celui versé en 2009. La Générale a également rassuré les marchés en indiquant qu’elle n’aura pas besoin de lancer une augmentation de capital pour respecter les nouvelles règles prudentielles du Comité de Bâle.

 

Les opérations capitalistiques sont également venues soutenir la tendance. Si l’annonce du rachat de l’allemand Süd-Chemie par le suisse Clariant a été mal accueillie, il en a été autrement de l’aboutissement du feuilleton Sanofi-Aventis/Genzyme. Après des mois de tergiversations, le groupe pharmaceutique, dont le titre finit en hausse de plus de 4%, a enfin trouvé un accord avec la biotech américaine. Le rachat se fera au prix de 74 dollars par action en numéraire… C’est 7% de mieux que l’offre initiale. Un bonus sera versé aux actionnaires de Genzyme en cas de succès des ventes du Lemtrada dans le traitement de la sclérose en plaques. Cette offre améliorée valorise donc Genzyme à plus de 20 milliards de dollars.

Du côté des déceptions, un tour d’horizon sur les publications macroéconomiques. La production industrielle américaine s’est contractée de 0,1% en janvier, accusant ainsi son premier recul depuis juin 2009. L’utilisation des capacités a diminué de 0,1 point à 76,1%. Les prix à la production ont, quant à eux, augmenté de 0,8% le mois dernier outre-Atlantique et de 0,5% hors alimentation et énergie, contre respectivement +0,8% et +0,2% estimés. Seule satisfaction statistique du jour: les mises en chantier de logements ont bondi de 14,6% à 596.000 unités en rythme annualisé aux Etats-Unis le mois dernier, contre 540.000 attendues. La Fed doit encore publier à 20h00 le compte-rendu de la réunion de son conseil de politique monétaire des 25 et 26 janvier.

A la clôture, le Cac 40 progresse de 1% à 4.151,26 points, après avoir touché 4.169,87 points. Le volume d’affaires représente 4,6 milliards d’euros sur les valeurs de l’indice. A Londres, le Footsie gagne 0,80% et, à Francfort, le Dax prend 0,29%. A New York, le Dow Jones s’inscrit en hausse de 0,47% et le Nasdaq Composite avance de 0,71%.

Du côté des matières premières, le baril de WTI gagne 99 cents à 85,33 dollars en réaction à la baisse surprise des stocks hebdomadaires aux Etats-Unis, selon les chiffres publiés par l’American Petroleum Institute. Sur le marché des changes, l’euro reprend de l’élan face au billet vert et s’échange à 1,3553.

Société Générale progresse de 4,86% à 51,24 euros, après la publication de ses comptes. Dans la foulée, BNP Paribas, qui publiera ses résultats 2010 demain matin, gagne 2,93% à 58,97 euros. Crédit Agricole prend 4,76% à 12,21 euros et Natixis 3,56% à 4,161.

Sanofi-Aventis avance de 3,51% à 51,55 euros, porté par son accord avec Genzyme.

Alstom reprend 2,65% à 43 euros. Barclays Capital a entamé la couverture du titre avec une recommandation à « surpondérer » et un objectif de cours de 52 euros.

En tête du SRD, Eiffage s’octroie 6,89% à 40,665 euros et signe la meilleure performance du SRD. Exane BNP Paribas a relevé le titre de « neutre » à « surperformance » avec un objectif de cours de 52 euro, contre 42. L’action figure par ailleurs parmi les valeurs préférées (top picks) de l’intermédiaire dans le secteur du BTP et des matériaux de construction.

A l’inverse, lanterne rouge du SRD, Euler Hermès recule de 2,67% à 73 euros. Le numéro un mondial de l’assurance crédit a dégagé un bénéfice net de 294,5 millions d’euros l’an dernier, contre 19 millions un an plus tôt. Le groupe a repris le versement d’un dividende et propose 4 euros par action au titre de l’exercice écoulé. S’il indique que la reprise se poursuit en début d’année, le groupe précise néanmoins que la situation est contrastée selon les régions. Oddo Securities a dégradé le titre de « achat » à « accumuler ».

Atos Origin est stable (+0,02%) à 41,365 euros. La SSII a pourtant fait état d’un triplement de son bénéfice net 2010 à 116 millions d’euros. La marge opérationnelle ressort à 6,7%, en hausse de 107 points de base, tandis que le chiffre d’affaires a reculé de 3,5% à 5,02 milliards. Le groupe se dit en bonne position pour accélérer l’intégration de Siemens IT Solutions (SIS) et vise pour 2011 un retour à une légère croissance organique, hors SIS. Enfin, Atos table sur une croissance de 20% du cash flow opérationnel cette année par rapport à 2010 et sur une nouvelle amélioration de sa marge opérationnelle.

Bic perd 2,16% à 62,93 euros. Le fabricant de stylos a enregistré une croissance de 36,7% de son bénéfice net 2010 à 207,5 millions d’euros. Le résultat d’exploitation progresse de 31,4% à 314,9 millions d’euros, hors coûts de restructuration et plus-values. Le groupe proposera un dividende de 1,90 euro par action, en hausse de 35,7%.

M6 glisse de 0,36% à 18,04 euros. Le groupe de télévision a annoncé une hausse de 27,3% de son résultat opérationnel courant à 242 millions d’euros en 2010. Les recettes publicitaires progressent de 12,5% à 724,6 millions d’euros, portant le chiffre d’affaires total à 1,46 milliard. M6 propose un dividende de 1 euro par action. Son PDG, Nicolas de Tavernost, a par ailleurs indiqué qu’il n’est pas prévu, à ce stade, de distribuer un dividende exceptionnel.

Enfin, Euro Disney bondit encore de 24,62% à 8,96 euros dans un volume d’échanges particulièrement fourni au lendemain d’une envolée de près de 18%. Aucune information particulière n’explique un tel mouvement. Le titre affiche un gain de 60% depuis la publication de son chiffre d’affaires trimestriel, le 8 février. Depuis le début de l’année, il flambe de 121%.

Marjorie Encelot

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