La piste de l’immunothérapie

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La piste de l’immunothérapie

Une recherche confirme l’intérêt d’un type d’immunothérapie dans la prise en charge de la SEP et autres maladies auto-immunes, tout en insistant sur l’importance, pour le succès du traitement, d’un protocole à doses croissantes pour induire la tolérance, ici à ce petit fragment de la protéine basique de la myéline.

Lorsque les chercheurs examinent l’expression des gènes dans les cellules T au fur et à mesure de l’augmentation de la dose, ils constatent que le peptide modifie peu à peu l’expression des gènes : les gènes associés à une réponse inflammatoire se voient réprimés et l’expression des gènes associés aux processus de régulation est renforcée.

Les chercheurs injectent ici aux souris par voie sous-cutanée un peptide qui correspond au site de la protéine basique de la myéline reconnu par les cellules immunitaires. Ils montrent que la tolérance au peptide augmente bien avec l’augmentation progressive de la dose de peptide injectée suggérant que  la réponse immunitaire s’affaiblit au fil de l’immunothérapie.

Les chercheurs de l’Université de Bristol et de l’University College de Londres montrent sur la souris, modèle de SEP, qu’un tel  protocole peut permettre des changements dans l’expression des gènes, leur permettant alors d’assurer une régulation voire une protection contre les attaques contre les tissus sains. Chez ce modèle de souris, atteint en fait d’encéphalomyélite auto-immune, une maladie proche de la SEP, plus de 90% d’un groupe spécifique de cellules immunitaires appelées lymphocytes T CD4 + reconnaissent la protéine basique de la myéline, qui se trouve dans la gaine de myéline entourant les cellules nerveuses. Cette reconnaissance permet les attaques auto-immunes contre la gaine de myéline.

Une tolérance qui peut être obtenue, du moins chez la souris modèle de maladie auto-immune, en exposant de façon répétée son système immunitaire à la cible de ses attaques. Ce procédé, qui repose sur un protocole d’augmentation progressive de la dose, permet, expliquent les chercheurs, de transformer les cellules immunitaires qui attaquent les tissus sains en cellules régulatrices qui amortissent la réponse immunitaire.

Dans la sclérose en plaques (SEP), le grand espoir serait de pouvoir neutraliser ces réactions auto-immunes qui attaquent les fibres nerveuses saines en redonnant au système immunitaire une tolérance à la cible de ses attaques tout en préservant son efficacité globale. L’immunothérapie, plus utilisée pour traiter les allergies, est ici suggérée, par cette étude britannique, sur l’animal. Les conclusions, présentées dans la revue Nature Communications, suggèrent l’espoir de  ces traitements d’induction de tolérance, plus largement pour les maladies auto-immunes. {jcomments off}

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