La sclérose en plaques : une maladie capricieuse
La sclérose en plaques : une maladie capricieuse
La sclérose en plaques est une maladie du système nerveux qui atteint des adultes, jeunes et plus souvent des femmes. L’évolution de la sclérose en plaques entraîne une invalidité progressive, mais celle-ci reste imprévisible.
L’immunité, les virus et la génétique en question
La sclérose en plaques est une maladie neurologique qui altère la conduction électrique des fibres nerveuses par la destruction de leur gaine de myéline (un peu comme pour un fil électrique). Le mécanisme de destruction de cette gaine est immunitaire, comme si l’organisme se défendait par erreur contre ses propres constituants. On a de fortes présomptions que cette réaction immunitaire soit déclenchée par un virus (comme le virus de la rougeole ou le virus Epstein-Barr). Que certaines personnes soient touchées et pas d’autres reste encore mystérieux. On sait par exemple que les populations nordiques sont plus touchées que les autres sans pouvoir dire avec précision quelle est la part de la génétique et de l’environnement.
La sclérose en plaques est une maladie capricieuse
La sclérose en plaques touche de façon assez constante les adultes jeunes avec une prédominance féminine. Les manifestations cliniques de la maladie sont en revanche variées. En effet, tous les éléments sensitifs sensoriels ou moteurs de l’organisme peuvent être touchés à des degrés divers et de façon apparemment anarchique dans le temps. On retrouve le plus souvent :
* des atteintes du nerf optique (baisse de l’acuité visuelle, vision double…) ;
* perte d’équilibre, tremblements, manque de coordination ;
* faiblesse physique affectant le plus souvent les jambes ;
* rigidité musculaire et spasmes pouvant empêcher la marche ;
* troubles des sensations cutanées (impression de brûlure, de picotements) ;
* troubles de la parole ;
* fatigue générale ;
* envies impérieuses d’uriner ;
* impuissance.
Cette liste n’est pas exhaustive et il existe de nombreux autres signes. Ce qui permet de suspecter la sclérose en plaques est le fait qu’il y ait des troubles neurologiques dans des territoires distincts non reliés entre eux et à des périodes distinctes évoluant par poussées. On peut donc observer une grande variété de cas de gravité diverse et il est également difficile pour un cas donné de prévoir quelle va être son évolution (guérison définitive, guérison temporaire, aggravation, etc.).
Quels examens ?
Les examens permettant d’étayer le diagnostic de sclérose en plaques sont de trois ordres. Le plus important est probablement l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) qui permet mieux qu’un scanner de localiser les zones lésionnelles au niveau du cerveau et de la moelle épinière. Les images ne sont pas spécifiques de la sclérose en plaques et peuvent se retrouver dans d’autres maladies neurologiques mais confrontées à l’histoire de la maladie, à l’examen du patient et à d’autres examens comme les « potentiels évoqués », elles ont une très grande valeur. L’autre examen fondamental comme on vient de le voir est l’examen des potentiels évoqués. Il s’agit de mesurer à l’aide d’électrodes la vitesse de conduction nerveuse sensitive ou sensorielle. Le troisième examen est une analyse par ponction lombaire du liquide qui baigne la moelle épinière.
Quels sont les traitements de la sclérose en plaques ?
Nous ne savons pas guérir de la sclérose en plaques. Toutefois, les traitements permettent de ralentir l’évolution de la maladie, de prévenir les poussées et de diminuer l’intensité et la durée des symptômes. De nombreuses molécules sont utilisées pour diminuer les symptômes spécifiques tels que les raideurs musculaires, les douleurs, les troubles urinaires, la fatigue, etc. Parallèlement, il existe des traitements de fond. On recourt classiquement à des injections de corticoïdes pour traiter les poussées. Des traitements immunosuppresseurs sont aussi parfois utilisés et de plus en plus des immunomodulateurs tels que les interférons bêta. Très efficaces, ils ont néanmoins l’inconvénient de s’accompagner souvent d’effets secondaires. La prise en charge de la sclérose en plaques doit être pluridisciplinaire et comprendre au minimum un neurologue et un médecin de rééducation, en plus du suivi par le médecin traitant.
Conclusion
La sclérose en plaques reste encore pour l’essentiel une maladie imprévisible, mais l’amélioration des techniques diagnostiques (avec l’IRM par exemple) permet de plus en plus de différencier les différentes formes de la maladie, et de mieux la connaître. De même, les traitements qui sont surtout efficaces sur les poussées, commencent à évoluer vers des traitements au long terme. Les progrès sont réels même s’ils semblent lents et il est souvent dangereux de céder à la promesse de traitements qui proposeraient de guérir la maladie ou de ralentir fortement le rythme des poussées d’autant que l’on sait que la maladie peut rester naturellement « en sommeil » pendant longtemps.
Article publié par Dr Renaud Guichard, actualisé par Isabelle Eustache le 03/12/2007 – 02:00
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Mis à jour par Dr Philippe Presles le 05/07/2011