Le marché pharmaceutique mondial va croître de 3 à 6 % par an d’ici 2015, selon IMS Health

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Le marché pharmaceutique mondial va croître de 3 à 6 % par an d’ici 2015, selon IMS Health

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IMS Health a présenté vendredi son étude annuelle I.360 qui dresse l’état des lieux du secteur pharmaceutique en France et dans le monde. Selon ses prévisions, le marché pharmaceutique mondial va croître de 3 à 6 % par an d’ici 2015 et devrait dépasser la valeur de 1 000 milliards de dollars à partir de 2013.

Cette croissance va être tirée essentiellement par les marchés émergents : le marché chinois devrait connaître une croissance de 20 % en moyenne ; le Brésil de 11 % ; la Russie de 12 % et l’Inde de 15 %. « Nous assistons à une polarisation forte avec un tassement des marchés matures, notamment les Etats‐Unis et le top 5 Europe, et une forte croissance des marchés émergents avec les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), l’Asie du Sud‐Est et l’Amérique Latine », souligne Robert Chu, Directeur Général d’IMS Health France.

 

Selon les prévisions d’IMS, la Chine va remplacer les Etats‐Unis comme principal contributeur à la croissance mondiale. Alors que la croissance du marché américain contribuait à hauteur de 27 % à la croissance mondiale sur la période 2005‐2010, cette contribution va tomber à 11 % sur 2010‐2015. Dans le même temps, la contribution de la Chine passe de 12 à 26 %. Celle des cinq premiers marchés européens passe de 12 à 7 %. « Cette évolution transforme le palmarès des plus gros contributeurs à la croissance mondiale, souligne Robert Chu. Il faut y voir la confirmation d’une tendance structurelle engagée depuis deux ou trois ans. »
Néanmoins, les Etats‐Unis conserveront la plus forte part de marché en termes de chiffre d’affaires (30 %), devant le Japon (11 %) et la Chine (9 %). L’Allemagne et la France resteront dans le top 5 des marchés pharmaceutiques en 2014, mais le Royaume‐Uni sortira du top 10, devancé par le Brésil, l’Inde et la Russie.

Génériques : une croissance toujours soutenue
Le marché des médicaments génériques affiche depuis 2007 une croissance quatre fois supérieure à celle du marché global en valeur. « Les médicaments génériques ont aujourd’hui dépassé en volume les ventes de médicaments princeps, observe Robert Chu. Cela est largement corrélé à la croissance des marchés émergents, pour lesquels les grands domaines thérapeutiques ne sont pas couverts par les princeps et le paiement par l’utilisateur final (out‐of‐pocket) est plus important. Cette situation est favorable à la couverture des besoins essentiels par les médicaments génériques. Sur les marchés matures, nous avons atteint une certaine saturation de la présence des génériques. En régime installé, la pénétration est typiquement de 70 % du marché des molécules génériquées, mais le potentiel de croissance est plus faible. ». De plus, le marché pharmaceutique mondial est dominé (en chiffre d’affaires) par des produits « généricables » à faible échéance (Tahor/Lipitor ‐ atorvastatine, Plavix ‐ clopidogrel). L’impact des pertes de brevet dans les cinq ans est estimé à 90 milliards de dollars.

Montée en charge des médicaments de spécialistes en Europe
Sur les marchés matures européens (top 5 Europe), la croissance du segment des médicaments de spécialistes dépasse celle des médicaments de généralistes. Le segment « spécialiste » (Alzheimer, épilepsie, Parkinson, sclérose en plaques…) croît de 4 % sur la période 2010‐2015 contre 2 % pour le segment « généraliste ». La différence se creuse sur 2015‐2020 : 7 % pour les « spécialistes », contre 5 % pour les « généralistes ». Alors que les deux segments sont aujourd’hui de taille identique, le marché des médicaments de spécialistes comptera en 2020 pour 56 % du marché total top 5 Europe.

« Les marchés matures enregistrent l’arrivée de produits de spécialités, mais les marchés émergents vont suivre, constate Robert Chu. Nous arrivons sur des marchés de niche, avec des populations cibles beaucoup plus étroites, des traitements plus complexes, typiquement administrés à l’hôpital par des spécialistes, selon des protocoles thérapeutiques élaborés. Cela change fortement l’approche du marché pour les entreprises, qui devient plus ciblée, avec des médicaments qui ne sont pas tous nécessairement issus des biotechnologies. »

A l’échelle mondiale, la croissance des médicaments biologiques en 2010 est plus de deux fois supérieure (8,5 %) à celle des produits pharmaceutiques classiques (4 %). Le marché des « biologiques » reste très concentré avec 70 % du marché aux mains des dix premiers acteurs. Le top 10 des produits représente près de 35 % du marché. « Une particularité des produits biologiques est qu’ils sont beaucoup plus difficiles à copier, en raison de procédés de fabrication plus complexes et de conditions de distribution particulières », note Robert Chu.

France : une croissance nulle
« Le marché français reflète la tendance observée à l’international sur les marchés matures, relève Robert Chu. La croissance est quasi nulle en 2010 et le sera probablement en 2011. Nous assistons à un tarissement du marché hospitalier qui affichait une croissance à deux chiffres au début des années 2000, puis encore 6 % en 2009. Cette croissance n’est que de 2 % en 2010. La montée en puissance des achats groupés à l’hôpital et une plus grande attention portée aux dépenses de médicaments en général expliquent cette faible croissance. En outre, la pénétration des génériques est également forte à l’hôpital. »

22% des prescriptions à l’officine proviennent de la prescription hospitalière (médicaments initialement prescrits à l’hôpital, puis délivrés en ville). « Ce poste reste assez dynamique, constate Robert Chu. Sa croissance est d’environ 8 % en 2010, mais elle est régulée par l’article 47 de la loi de financement de la Sécurité sociale qui la fixe à 6 % via des conventions entre les ARS et les établissements de soins. »

Le marché des génériques représente 14 % en valeur, et la pénétration des génériques sur le marché français est aujourd’hui très rapide. « La vitesse de pénétration des génériques s’est accélérée souligne Robert Chu. Le régime stationnaire est atteint en trois mois, contre six mois auparavant. On note l’inscription au répertoire des médicaments génériques de deux nouvelles molécules (atorvastatine, esoméprazole) non encore génériquées. Nous allons assister à une accélération des effets dynamiques dans les années à venir. »

Quant au marché de « l’automédication » (OTC), « il reste atone, à l’image du marché global, note Robert Chu. Sa taille est réduite, avec des prix assez bien maîtrisés qui restent stables d’une année sur l’autre. » On note une croissance plus forte des produits sans AMM, de 5 à 10 % : alimentation entérale, laits infantiles, contention, dermo‐cosmétique…

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