Lemtrada réduit les effets de la sclérose en plaques, selon Sanofi – 24 avril 2012

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Lemtrada réduit les effets de la sclérose en plaques, selon Sanofi.

* 65% des patients traités avec Lemtrada n’ont pas rechuté

* Demande d’approbation aux USA et en Europe au 2ème trimestre 2012

Sanofi a publié mardi des résultats complémentaires d’essais du Lemtrada (alemtuzumab) révélant que ce traitement expérimental de la sclérose en plaques ralentissait voire réduisait le handicap physique des malades tout en diminuant leur taux de rechute.

L’essai clinique de phase III CARE-MS II a comparé Lemtrada au Rebif de l’allemand Merck pendant deux ans dans le traitement de patients atteints de sclérose en plaques « récurrente-rémittente » et ayant rechuté sous traitement.

L’étude, qui a concerné plus de 800 malades, révèle qu’en moyenne ceux traités avec Lemtrada ont vu leur handicap physique diminuer alors qu’il a augmenté chez ceux soignés avec Rebif. Sanofi précise que 29% des patients ayant reçu Lemtrada ont montré une réduction durable du handicap à six mois, contre 13% pour ceux traités par Rebif.

En outre 65%, des patients traités avec la molécule de Sanofi n’ont pas rechuté sur la durée de l’étude, contre 47% pour ceux ayant pris le Rebif.

Il n’existe aujourd’hui aucun traitement capable d’enrayer l’évolution de la sclérose en plaques, qui affecte près de 80.000 personnes en France et 2,5 millions dans le monde.

« Jusqu’à présent, l’objectif principal du traitement de la sclérose en plaques était de différer l’aggravation du handicap », commente Jeffrey Cohen, membre du comité de pilotage chargé d’encadrer l’étude.

Or, poursuit-il, les patients dont le traitement antérieur n’avait pas permis d’empêcher les rechutes et qui ont été traités avec la molécule de Sanofi « ont présenté un ralentissement ou une diminution du handicap ».

David Meeker, directeur général de Genzyme, la filiale américaine de Sanofi, a annoncé que les demandes d’approbation seraient déposées au deuxième trimestre 2012 auprès des autorités réglementaires américaines et européennes.

DES EFFETS SECONDAIRES

Le Lemtrada est un enjeu important pour Sanofi et particulièrement pour les ex-actionnaires de Genzyme car lors du rachat de la biotech américaine un certificat de valeur conditionnel (CVC ) a été émis sur le Nasdaq dont la valeur est étroitement subordonnée au succès du médicament.

Le potentiel commercial de la molécule, déjà commercialisée sous l’appellation Campath pour le traitement des leucémies, avait constitué l’un des points d’achoppement des discussions entre Sanofi et Genzyme.

Au moment de son rachat, Genzyme avait estimé que le potentiel de ventes annuelles du Lemtrada pouvait atteindre 3,5 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), tandis que Sanofi se rangeait plutôt du côté des analystes qui tablaient sur 700 millions de dollars.

Morgan Stanley a évalué le pic de ventes du Lemtrada à un milliard d’euros et Nomura à 360 millions de dollars (275,5 millions d’euros).

Si sa mise sur le marché est autorisée, le Lemtrada sera en concurrence avec le Gilenya développé par le suisse Novartis . Les analystes pensent que Sanofi ne devrait pas être un acteur majeur dans la sclérose en plaque car les effets secondaires du Lemtrada le positionne plutôt comme un traitement de dernière ligne.

L’étude CARE-MS a révélé que 15,9% des patients traités par Lemtrada ont présenté un dysfonctionnement thyroïdien auto-immune, contre 5% chez ceux traités par Rebif.

Cependant, Michael Panzara, responsable des maladies auto-immunes chez Genzyme, affirme que la majorité de ces cas « légers à modérés » ont été détectés précocement et pris en charge par des traitements conventionnels.

En Bourse, l’action Sanofi a clôturé mardi à 56,59 euros (+1,84%). Elle a cédé 0,28% depuis le début de l’année alors que CAC 40 a gagné 0,30% et que l’indice européen des valeurs pharmaceutiques a grimpé de 2,19%..{jcomments off}

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