Manque d’ensoleillement et carence de vitamines D en Suède

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Manque d’ensoleillement et carence de vitamines D en Suède  /* com perso : on parle encore de la vitamine D, encore & encore!! ^^ */

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Le manque de lumière sous les latitudes élevées du nord de l’Europe peut avoir des conséquences inattendues: en Suède, les nouvelles populations immigrées arrivées d’Afrique ou du Moyen-Orient dans les années 90 souffrent beaucoup de carences en vitamine D, du fait de leurs peaux plus sombres.

En Suède, dès les premières éclaircies du printemps, les bancs et les parcs sont littéralement pris d’assaut à travers le pays. Il est en effet inconcevable pour un Suédois de ne pas profiter du moindre rayon de soleil. Une habitude qui amuse beaucoup les immigrés venant de pays inondés de soleil, eux qui ont plutôt tendance à fuir l’astre du jour aux heures les plus chaudes.

Or, ce sont eux qui auraient le plus besoin de s’exposer, car leur peau généralement plus pigmentée est moins perméable aux rayons du soleil, nécessaires à l’organisme pour fixer la vitamine D – qui n’est autre en fait qu’une hormone. Là où une demi-heure d’exposition quotidienne suffit à une peau claire pour avoir sa dose, les besoins peuvent être multipliés par dix -soit cinq ou six heures de soleil par jour- pour un individu à la peau très sombre.

Manque de soleil : les immigrés sont les les plus lésés

De nombreux immigrés d’Afrique ou du Moyen-Orient souffrent d’autant de cette carence en vitamine D qu’ils restent fidèles à leurs habitudes alimentaires et n’adoptent pas le régime scandinave riche en poisson gras et en produits laitiers -donc en vitamine D- qui pourrait compenser. Une grande partie d’entre eux, principalement ceux originaires d’Ethiopie ou de Somalie, souffrent ainsi de ce qu’ils appellent la « maladie suédoise » … c’est-à-dire d’un manque de vitamine D.

Ces cas de carences restent difficiles à diagnostiquer, car ils ne se manifestent le plus souvent que par une grande fatigue générale. Les conséquences peuvent pourtant être dramatiques : rachitisme chez l’enfant, maladies osseuses chez l’adulte (ostéomalacie et ostéoporose), problèmes cardio-vasculaires, voire altération du système nerveux (sclérose en plaques). On parle aussi de cas d’autisme statistiquement plus nombreux chez les individus carencés.

A A Göteborg, 60% des patients souffrent de carences parfois sévères …

Le problème est connu depuis longtemps en Europe du Nord : avec la révolution industrielle, une grande partie du labeur est passée des champs aux ateliers sombres, et les cas de rachitisme n’étaient pas rares chez les ouvriers. Mais la proportion de cas chez les nouvelles populations immigrées est énorme.

A Lärjedalen, un quartier de Göteborg peuplé à 90% d’immigrés du Moyen-Orient, le médecin Hjördis Fohrman a mené des recherches depuis 2006. Il s’est aperçu que près de 60% de ses patients souffraient de carences parfois sévères en vitamine D. Un tel problème de santé publique est nouveau en Suède, et laisse gouvernement et médecins perplexes. Hjördis Forhman précise: « On ne peut pas simplement donner à un patient carencé la dose qui lui manque. Il faut lui en donner plus, mais combien ? Deux fois, trois fois, quatre fois plus ? On ne sait pas, et les autorités sanitaires ne se sont toujours pas prononcées. »…

Par Benoît Derrier

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