Partenariat de Servier avec la biotech suisse GeNeuro

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Partenariat de Servier avec la biotech suisse GeNeuro


Le groupe pharmaceutique français Servier a conclu un partenariat « stratégique » avec la biotech suisse GeNeuro pour développer et commercialiser un nouveau traitement de la sclérose en plaques, ont annoncé mardi les deux entreprises dans un communiqué commun.

L’accord porte sur le développement d’un nouvel anticorps monoclonal (GNbAC1) mis au point par GeNeuro qui cible un « facteur causal » de la sclérose en plaques, selon le communiqué. Servier pourra verser à GeNeuro jusqu’à plus de 400 millions de dollars en fonction d’objectifs.

Le produit doit entrer en 2015 en Phase IIb d’essais cliniques après avoir montré « un bon profil de tolérance » et « des signes d’efficacité encourageants » dans les premières phases d’essais entamées il y a deux ans.

Selon les termes financiers de l’accord, Servier fera un premier versement de 47 millions de dollars à GeNeuro pour financer la réalisation de la phase suivante des essais, une Phase IIb, dont la biotech suisse sera responsable.

Servier aura ensuite une option pour prendre le produit en licence avec les droits pour tous les marchés, sauf les Etats-Unis et le Japon que GeNeuro conservera. Si l’option est exercée, Servier couvrira les frais de développement du programme de Phase III, dernière étape avant une éventuelle demande de mise sur le marché.

Le laboratoire français pourra verser à GeNeuro jusqu’à 408 millions de dollars en paiements d’étape, plus des redevances sur les ventes futures. Servier aura en outre la faculté de prendre une participation minoritaire au capital de GeNeuro.

GeNeuro, fondée en 2006 à partir d’une recherche universitaire, a découvert que la protéine d’un rétrovirus endogène, qui est normalement silencieuse, est réactivée dès les premiers stades de la sclérose en plaques en déclenchant une activité inflammatoire et d’inhibition de la reconstitution de la myéline des fibres nerveuses. L’anticorps GNbAC1 a pour objectif de bloquer cette protéine.

« Nous avons une perspective thérapeutique sur un élément amont » de la maladie, a expliqué Hervé Perron, directeur scientifique de GeNeuro lors d’une rencontre avec la presse.

« Ce produit a un potentiel dans toutes les formes de la sclérose en plaques et en particulier dans la forme progressive », a ajouté le directeur général de GeNeuro, François Curtin.

Pour Servier, ce nouvel anticorps « répond à un besoin médical très insatisfait » et correspond à la volonté du laboratoire de « faire des paris sur des choses qui sont radicalement innovantes », a déclaré Pascal Touchon, vice-président de Servier en charge de la coopération scientifique.

La sclérose en plaques touche 2,5 millions de personnes dans le monde (100.000 en France) et « très peu d’options thérapeutiques » sont disponibles pour les formes progressives de la maladie, explique Servier.

L’essai de Phase IIb sur GNbAC1 sera un essai international dans plusieurs dizaines de centres. Il débutera en 2015 sur 200 à 250 patients et les résultats sont attendus pour fin 2017.

L’entrée de Servier au capital de GeNeuro serait une première pour le groupe français, a ajouté M. Touchon. Servier a une trentaine de partenariats extérieurs sur des candidats médicaments dont la moitié en phase clinique, mais le groupe n’a pas pour l’instant d’accords capitalistiques avec ses partenaires.

GeNeuro est majoritairement détenue par l’incubateur genevois Eclosion et l’Institut Mérieux est actionnaire minoritaire.

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