Pendant ce temps-là, à Montréal…

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Marijuana thérapeutique : Un besoin urgent, selon les patients

Les premiers patients de la nouvelle clinique de cannabis thérapeutique, qui a ouvert ses portes à Montréal aujourd’hui, déplorent l’attitude du Collège des médecins, qui juge cette ouverture prématurée.

«Avez-vous le cancer? Avez-vous cette souffrance que nous ressentons? Quand tu l’as, tu comprends l’urgence», répond Tristan Williams.

Le jeune homme de 24 ans n’a pas été chanceux à la loterie de la vie. À 12 ans, il a combattu un cancer de la thyroïde. À 19 ans, on lui a diagnostiqué une sclérose en plaques. Et il y a deux ans, on lui a découvert une métastase dans la hanche. C’est après qu’il a commencé à prendre de la marijuana thérapeutique pour soulager ses douleurs.

«C’est réellement la marijuana médicale qui m’aide, surtout pour l’aspect mental de la douleur. Être en douleur toute la journée peut devenir très frustrant. Avec la marijuana, je peux respirer et fonctionner. Et ça me met un sourire au visage», explique le jeune homme, qui a remplacé tous ses médicaments par le cannabis.

«Je prenais de plus en plus de médicaments pour ma sclérose en plaques, et la douleur ne s’en allait pas. Et maintenant, je ne me suis pas senti aussi bien depuis longtemps!» lance-t-il.

Tristan est un patient de la clinique Santé cannabis, la première à être spécialisée dans la prescription de marijuana thérapeutique au Québec.

L’ouverture de la clinique, aujourd’hui, en a surpris plusieurs, y compris le Collège des médecins, qui a déploré que les fondateurs n’aient pas attendu leurs protocoles de recherche, prévus pour janvier.

«C’est trop tôt pour qui? se demande Tristan. Tu souffres chaque jour de ta vie, et tu dois attendre que des personnes avec qui tu n’as absolument aucune communication prennent des décisions?»

 

 

Urgence d’agir

«On attend leurs protocoles depuis mai, affirme le directeur de Santé cannabis, Adam Greenblatt. Ça devait être prêt en septembre. Il y a urgence d’agir pour les patients.»

Depuis le 1er avril, Santé Canada a resserré les règles sur l’accès à la marijuana médicale, et les médecins doivent maintenant la prescrire eux-mêmes à leurs patients. Mais le Collège des médecins est plutôt réticent à cette pratique.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, abonde dans ce sens. «Le milieu médical au Québec est contre. À partir du moment où on l’utilise comme médicament, cette substance devrait être évaluée selon les risques […] et surtout la posologie», a-t-il dit hier.

Centaines de patients

Selon M. Greenblatt, des centaines de patients québécois ont perdu leur prescription, au printemps, et doivent se tourner vers des moyens illégaux pour obtenir leur marijuana.

Tristan vit encore sur ses réserves qu’il avait accumulées grâce à son fournisseur. «Sinon, je ne sais pas ce que j’aurais fait. Parce que je suis habitué à savoir exactement ce que je consomme, la force qui est adéquate pour moi. Dans la rue, tu ne sais pas ce que tu achètes.»

 

EN CHIFFRES

Environ 500 000 Canadiens consomment de la marijuana à des fins médicales, que la substance soit acquise légalement ou non.

En décembre 2013, 37 884 Canadiens détenaient une autorisation de possession de marijuana séchée. Au Québec, ils étaient 1120.

La marijuana thérapeutique est suggérée pour le traitement d’une quarantaine de conditions médicales

Quelques bienfaits :

Euphorie, Stimule l’appétit, Réduit l’inflammation, Réduit la douleur, Diminue le stress et l’anxiété, Soulage les maux de tête

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