Percer les causes de la sclérose en plaques
Percer les causes de la sclérose en plaques
Plus de 80.000 personnes en France souffrent de sclérose en plaques, 3.000 nouveaux cas étant recensés chaque année.
Cette maladie qui se manifeste par des poussées de troubles neurologiques variés, moteurs ou sensitifs, dont l’évolution plus ou moins invalidante varie d’une personne à l’autre, reste encore mystérieuse à bien des égards.
Dans ce contexte, le financement par le ministère de la Recherche d’une cohorte intitulée «Observatoire français de la sclérose en plaques», coordonnée par le Pr Christian Confavreux (université Claude-Bernard de Lyon, Hospices civils, Inserm), dans le cadre des dix projets de cohorte retenus, est une excellente nouvelle pour la neurologie.
Ce projet s’appuie sur les 28 centres experts sur la sclérose en plaques et les 16 réseaux de santé ville-hôpital répartis sur l’ensemble du territoire national. Il dispose déjà d’un outil de recueil des données exemplaire. Et peut dès maintenant analyser une cohorte nationale de 30.000 patients déjà constituée par le biais d’un dossier informatique médicalisé individuel.
Système informatisé
Ce dossier Edmus (European Database for Multiple Sclerosis) sert désormais au plan national comme dossier médical de référence. Il a été mis en place depuis plus de vingt ans par l’équipe du Pr Confavreux et un réseau international a été constitué autour de ce système. «Notre objectif est de mieux comprendre l’influence des poussées sur l’accumulation du handicap neurologique à long terme, de mieux connaître l’effet de la grossesse sur l’évolution de la maladie ou encore l’impact de la vaccination sur le cours évolutif de cette affection neurologique, explique le Pr Confavreux.
L’Observatoire français de la sclérose en plaques, qui va être doté de près de 10,5 millions d’euros, pourra fournir grâce à ce dossier systématique et informatique une photographie permanente de cette maladie en France. Il vise aussi à appréhender ses causes en couplant des données cliniques à l’imagerie et à des marqueurs biologiques.
Enfin, il permettra en surveillant les patients sur de longues périodes d’apprécier l’effet des médicaments innovants non pas sur le nombre de poussées, mais aussi sur le handicap à long terme. Cet observatoire pourra aussi évaluer, sur de longues séries de patients, les effets secondaires des nouveaux médicaments, dans le cadre d’une collaboration avec l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Et développer des collaborations avec l’Assurance-maladie afin de réaliser des études médico-économiques, qui mettent en rapport l’efficacité des médicaments avec leur coût.