Premiers essais cliniques de la molécule dérivée de la toxine d’anémone de mer dans le traitement de la Sclérose en Plaques

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Premiers essais cliniques de la molécule dérivée de la toxine d’anémone de mer dans le traitement de la Sclérose en Plaques

_Travaux d’origine financés par la Fondation Arsep


Le 20 Novembre 2001 était publiée dans la revue scientifique « Proceedings of the National Academy of Sciences » une étude démontrant qu’un des composants du venin des anémones de mer est capable de stopper et même de faire régresser la paralysie observée dans une forme expérimentale de la Sclérose en Plaques (SEP), l’encéphalomyélite autoimmune expérimentale (EAE). Cette étude est le fruit d’une collaboration franco-américaine, dirigée par le Dr Evelyne Béraud (Faculté de Médecine la Timone, Univ-Amu, Marseille) et le Pr George Chandy, (Université d’Irvine, USA).

Ce composant du venin, Stichodactiyla helianthus, appelé ShK, bloque les canaux ioniques des lymphocytes T (globules blancs) dont certains d’entre eux, lorsqu’ils sont activés, provoquent l’EAE chez l’animal. En bloquant les canaux de ces lymphocytes T, ShK les empêche de provoquer des réactions auto-immunes dans le système nerveux central, réactions qui entraînent une paralysie. Leurs résultats montrent que ShK peut bloquer ces canaux, et seulement ceux-là, et protéger le cerveau et la moelle épinière des lésions.  Les auteurs affirmaient en 2001 : « Si nous pouvons reproduire ces résultats chez d’autres espèces animales et chez l’homme, cela constituerait une base solide pour développer un traitement efficace de la SEP ».

 

Ces travaux de recherche ont été rendus possibles grâce au soutien financier de l’Association pour la Recherche sur la Sclérose en Plaques, la Fondation pour la Recherche Médicale, l’association américaine « the National Multiple Sclerosis Society » et « the US National Institutes of Health ».

Grâce au Dr Christine Beeton, qui a soutenu sa thèse de doctorat sur ce sujet sous la direction d’E. Beraud, et qui est partie ensuite en stage post-doctoral aux USA dans le laboratoire de G. Chandy, des progrès considérables ont été réalisés et la forme de ShK modifiée pour qu’elle puisse persister plus longtemps dans l’organisme.

La détermination de G. Chandy à apporter un médicament efficace aux patients atteints de SEP a permis de voir les premiers essais cliniques phase 1A émerger en Europe seulement 11 ans après. En effet ces essais, fondés sur l’utilisation des bloqueurs des canaux potassium-voltage dépendants, dans le traitement de la SEP ont démarré mi-Octobre 2012, en Hollande, à l’hôpital de Groningen. Une soixantaine de volontaires participe aux tests de toxicité de la molécule ShK-186. G. Chandy et C. Beeton sont venus assister aux premières administrations de ShK-186.

Georges Chandy et d’autres personnalités, en particulier Michael Pennington et son groupe qui ont synthétisé la ShK, vont organiser un meeting pour que toutes les personnes qui ont contribué à ce programme soient réunies pour célébrer ce dénouement : « de la paillasse au lit du patient » en une dizaine d’années, avec beaucoup d’espoir.

Référence: « Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States » (PNAS, 2001, 98:13942) sous le titre « Selective blockade of T lymphocyte K+ channels ameliorates experimental autoimmune encepalomyelitis, a model for multiple sclerosis ».
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