Que se passe-t-il en cas d’arrêt du traitement?

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Que se passe-t-il en cas d’arrêt du traitement?

 

Un patient atteint de sclérose en plaques et cliniquement stable peut-il se permettre d’arrêter ses médicaments ?
Cette étude newyorkaise, présentée à la réunion annuelle de l’American Academy of Neurology (Washington) répond sans détour.
Après arrêt du traitement, 40% des patients voient reprendre l’activité de la maladie.

La sclérose en plaques est une maladie du cerveau et de la moelle épinière, caractérisée par une attaque inflammatoire du système immunitaire du corps contre la myéline, le revêtement protecteur qui entoure les fibres nerveuses.

Une fois la myéline lésée, les cellules nerveuses deviennent très sensibles et commencent à se détruire, les signaux électriques ne peuvent plus être transmis et ce dysfonctionnement grave entraîne des symptômes handicapants, allant d’un engourdissement des membres à la paralysie ou la cécité. Aujourd’hui, 2,3 millions de personnes (diagnostiquées) seraient atteintes de SEP dans le monde, une estimation en hausse de 9,5 % vs 2008.

 

La maladie touche deux fois plus les femmes que les hommes, voire 3 fois plus dans certains pays. Les jeunes ne sont pas épargnés et jusqu’à 5% des patients atteints ont aujourd’hui moins de 18 ans.

Cette nouvelle étude du NYU Langone Medical Center confirme que si la forme progressive primaire de la SEP peut parfois se stabiliser pendant un certain temps et même donner lieu à une amélioration passagère, en général, elle ne comporte pas de rémission.

L’auteur principal de l’étude, le Dr Ilya Kister, professeur adjoint de neurologie à l’Université de New York a néanmoins cherché à identifier des situations où il reste sécuritaire pour les patients d’arrêter de prendre leurs médicaments. Car avec les traitements, de nombreux patients parviennent à rester longtemps cliniquement stables. Son équipe a suivi 181 patients, âgés de 40 ans et plus, et leurs taux de rechute et de progression de l’invalidité après arrêt du traitement.

Ces patients avaient la particularité de n’avoir connu aucune rechute et mais au contraire une stabilité de la maladie durant 5 années au moins. Ces patients ont été suivis 3 ans au moins, après l’arrêt de leur traitement.
L’analyse montre, qu’après l’arrêt du traitement,
· 24% des patients connaissent des rechutes,
· 32% voient leur handicap progresser (au moins durant 3 mois),
· 10,6% subissent ces 2 types de détérioration.
· 42% vont finalement reprendre un traitement à 22 mois.
· La reprise du traitement entraînera d’ailleurs, dans 59% des cas, une nouvelle réduction de progression du handicap.

Des résultats essentiels pour les près de 2,3 millions de personnes dans le monde touchées par la SEP. Des patients qui souhaitent fréquemment arrêter leur traitement, en cas de stabilité de la maladie, pour de multiples raisons. Les effets secondaires d’abord, mais aussi l’impression d’absence d’efficacité du traitement, de nouvelles poussées ou encore en raison du coût des traitements.

 

Ces arrêts peuvent entraîner des conséquences sévères, concluent les auteurs, et quoiqu’il en soit, des implications pour le pronostic à court et à long terme.

 

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