Sanofi-Aventis clôt sa bataille boursière sur Genzyme
Sanofi-Aventis clôt sa bataille boursière sur Genzyme
Le laboratoire français a réuni 84,6% des actions de sa cible. Il clôt l’une des plus grosses opérations de son histoire, après le rachat d’Aventis en 2004. Le groupe va se concentrer sur l’intégration des équipes de R&D.
«C’est une nouvelle étape», affirme Chris Viehbacher, directeur général de Sanofi-Aventis sur BFM Business ce lundi matin. Un mois et demi après avoir officialisé le rachat de la biotech américaine Genzyme, le groupe pharmaceutique a annoncé ce lundi matin avoir réuni 84,6% du capital de sa cible (nombre d’actions ordinaires), après la clôture de l’offre le 1er avril dernier.
Pour les retardataires ou les indécis, Sanofi-Aventis a annoncé la réouverture pendant quatre jours de l’offre de 74 dollars par action, commençant ce lundi 4 avril et se termiant le 7 avril 2011 à minuit, heure de Paris. Avec cette annonce, Sanofi-Aventis boucle donc l’une des plus difficiles acquisitions de son histoire. Plus de huit mois de bataille boursière auront été nécessaires pour convaincre le conseil d’administration de Genzyme.
Fin d’une bataille boursière de huit mois
Plus que l’intérêt de ce rapprochement, Henri Termeer, le pdg de Genzyme contestait le prix offert par le français, souhaitant faire monter au maximum les enchères. Un pari réussi, le champion tricolore de la pharmacie ayant finalement cédé, augmentant son offre de 69 à 74 dollars par action, assortie d’un certificat de valeur conditionnelle (CVR). Celui-ci pourrait atteindre les 14 dollars par action si certains niveaux de production de Cerezyme et Fabrazyme étaient atteints en 2011 (deux des principaux produits de Genzyme ayant connu de graves problèmes de production), mais surtout en fonction des performances commerciales de Lemtrada, un anticancéreux développé contre la sclérose en plaques, et qui pourrait devenir un futur blockbuster (médicament du plus d’un milliard d’euros de ventes annuelles).
C’est donc une grand pas en avant pour Sanofi-Aventis, qui vient de débourser plus de 20,1 milliards de dollars pour s’offrir une des dernières pépites encore indépendante de la biotechnologies. Et par ce rachat, le laboratoire fait d’une pierre deux coups, se renforçant à la fois dans la biotech, où malgré les efforts de ces dernières années, il restait en retard. Par ailleurs, Sanofi-Aventis se renforce dans les maladies rares, d’où il était totalement absent.
Préserver la culture de Genzyme
«Cette opération fait de Sanofi-Aventis un des leaders mondiaux de la biotechnologie, à côté de notre position de leader dans les vaccins», a d’ailleurs précisé Chris Viehbacher sur BFM Business ce matin. Car si le français s’est fait détrôné en 2010 par le britannique GlaxoSmithKline dans le secteur, il ambitionne toujours de doubler ses ventes de vaccins sur la période 2008-2014, pour les porter à plus de 5,7 milliards d’euros.
D’ici là, la stratégie de croissance externe très offensive de crise Viehbacher devrait être mise en parenthèse, le dirigeant souhaitant désormais se concentrer sur la restructuration de la recherche-développement. Une étape d’intégration cruciale, lorsqu’on sait que la culture d’entreprise particulière des biotechnologies en est l’un des principaux facteurs de succès. La bousculer trop précipitamment ferait alors perdre à Sanofi-Aventis ce qui a fait la productivité des équipes de recherche de sa cible.
Sanofi-Aventis pourrait changer de nom le 1er juillet
Le 6 mai prochain aura lieu la grand-messe annuelle des actionnaires du laboratoire français. Parmi les résolutions proposées au vote, la vingt-sixième proposera le changement de dénomination sociale de groupe, ce qui aboutirait alors à la disparition de la deuxième partie, Aventis. Issue de la fusion en 2004 de Sanofi-Synthélabo et du franco-allemand Aventis (opération de 54,5 milliards d’euros), cette dénomination serait trop longue et difficile à prononcer à l’étranger, empêchant une bonne mémorisation. «Une simple question pratique» souligne-t-on du côté du laboratoire. Mais six ans après, la permanence du nom français reste surtout le symbole du tour de force qu’avait réussi Sanofi-Synthélabo à l’époque : avaler un groupe deux fois plus gros que lui. En cas d’accord des actionnaires, le nouveau nom de la holding entrerait en vigueur le 1er juillet prochain.