Sclérose en plaques : des avancées majeures à Marseille
Sclérose en plaques : des avancées majeures à Marseille
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Une équipe marseillaise est à la pointe de la recherche et des traitements
Maladie aux causes encore inconnues, très invalidante, la sclérose en plaques se déclare généralement entre l’âge de 20 et 30 ans et touche 80 000 personnes en France. Mais cette affection qui affecte le système nerveux central, commence à livrer certains de ses secrets.
Plusieurs équipes de recherches internationales, dont celle du Pr Pelletier qui dirige le service de neurologie de la Timone à Marseille (AP-HM), viennent d’identifier 29 nouveaux gènes associés à cette maladie. Pour y parvenir, les chercheurs ont comparé le patrimoine génétique de près de 10000 patients atteints de sclérose en plaques à celui de plus de 17000 personnes non atteintes. Par ailleurs, l’étude a confirmé l’association de 23 gènes déjà connus, liés au développement de la maladie.
Vers quoi peuvent déboucher ces nouvelles données ?
« Vers une meilleure connaissance des causes de cette maladie, ce qui nous permettra de mieux agir »,explique le Pr Pelletier. On sait que des éléments multifactoriels interviennent dans l’apparition de cette affection neurologique. « Il y a d’une part des facteurs environnementaux: déficit de vitamine D, certains virus aussi. Et puis des facteurs de susceptibilité génétiques. L’un des intérêts majeurs de cette étude est de montrer que les gènes identifiés interviennent tous dans les défenses immunitaires mises en place dans l’organisme ». On sait aujourd’hui, avec certitude que la sclérose en plaques n’est pas ne maladie héréditaire mais bien auto-immune. »Certaines défenses immunitaires se détournent pour agresser notre système nerveux », poursuit le Pr Pelletier, provoquant des troubles divers: visuels, sensitifs, moteurs pouvant entraîner des séquelles très graves.
Un dépistage de la maladie n’est pas envisageable, mais les résultats de cette étude laissent espérer que l’on puisse, dans le futur, se diriger vers certaines formes de thérapies ciblant tel ou tel gène.
Dans l’immédiat, l’espoir le plus concret offert aux patients tient dans l’arrivée de nouvelles molécules.
L’équipe du Pr Pelletier, a coordonné l’ensemble des essais thérapeutiques portant sur la première molécule absorbée par voie orale (fingolimod-Gilenya). Elle arrivera sur le marché en 2012. Quatre autres molécules devraient être mises à disposition des patients d’ici un an et demi.
Une vraie révolution. « Car,explique le Pr Pelletier, les seuls traitements disponibles actuellement pour diminuer la fréquence des poussées, sont des traitements injectables ». L’arrivée de ces produits en comprimé « à l’efficacité supérieure », plus faciles d’utilisation, est aussi la promesse de pouvoir réaliser, à terme, des associations thérapeutiques et d’accroître les effets bénéfiques des traitements . »Si on évite les poussées inflammatoires, on évite les séquelles et donc le handicap ».
Faute de guérir, on pourrait donc repousser encore les effets d’une maladie qui, survenant tôt dans l’âge adulte, compromet tout avenir.
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