Sclérose en plaques : éviter les médicaments natalizumab (Tysabri) et alemtuzumab (Lemtrada), selon Prescrire – Novembre 2014

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Eviter les médicaments natalizumab (Tysabri) et alemtuzumab (Lemtrada), selon la revue « Prescrire »

« Il n’est pas raisonnable d’exposer » les personnes atteintes de sclérose en plaques, « quelque soit la gravité de la maladie », « aux nombreux effets indésirables graves » du natalizumab (Tysabri) et de l’alemtuzumab (Lemtrada) pour des bénéfices très incertains, estime la revue Prescrire dans son numéro de décembre.

« Après plusieurs années de recul », indique la revue, « le natalizumab (Tysabri) est encore plus toxique que prévu ». Et, « l’évaluation de l’alemtuzumab (Lemtrada) est trop biaisée pour pouvoir juger de son éventuel intérêt, alors qu’il expose à des effets indésirables graves ».

Le traitement de référence de la sclérose en plaques récurrente-rémittente, qui évolue par poussées, est, « faute de mieux », un interféron bêta en injection, précise la revue.

« En 2007, dans les formes graves de sclérose en plaques, et quand l’interféron bêta ne paraît pas assez efficace, la balance bénéfices-risques du natalizumab (Tysabri°) apparaissait défavorable en raison d’une efficacité trop peu étayée face à un risque mortel de leucoencéphalopathie multifocale progressive (infection du cerveau). Fin 2014, l’efficacité du natalizumab en monothérapie n’est toujours pas démontrée. Les données après commercialisation confirment les effets indésirables mis en évidence dans les essais cliniques : leucoencéphalopathies multifocales progressives encore plus fréquentes qu’initialement estimé, et des réactions d’hypersensibilité parfois graves. Le risque de cancers à long terme n’est pas exclu. »

« L’alemtuzumab (Lemtrada°) a été autorisé dans l’Union européenne dans cette même situation clinique. Son évaluation clinique est trop biaisée pour pouvoir juger d’un éventuel intérêt. Son profil d’effets indésirables déjà connu en cancérologie a été confirmé : réactions parfois graves liées à la perfusion, risques infectieux et cancérogènes liés à l’immunodépression sévère et prolongée, et autres troubles de l’immunité particulièrement fréquents (troubles thyroïdiens, purpuras, etc.). »

En 2011, la revue déconseillait l’utilisation de la fampridine (Fampyra) pour améliorer les troubles de la marche chez les personnes atteintes de la maladie.

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