Sclérose en plaques : nouvelle approche thérapeutique, testée sur le modèle animal
Sclérose en plaques : nouvelle approche thérapeutique, testée sur le modèle animal
D’ici quelques années, selon ces chercheurs de l’Université d’Alberta (Canada), de Stanford (US) et de l’Université de Téhéran, un nouveau traitement de la sclérose en plaques pourrait voir le jour. Il s’agit d’une toute nouvelle approche thérapeutique, testée sur l’animal, qui repose sur des stéroïdes appelés alloprégnanolone, présents normalement dans le cerveau. Des résultats, publiés dans l’édition d’août de la revue scientifique Brain, porteurs d’espoir pour les 2,5 millions de personnes dans le monde qui souffrent de SEP.
La sclérose en plaques (SEP) détruit eu à peu les gaines de myéline qui entourent les cellules nerveuses et protègent la partie de la cellule, appelée axone, responsable de l’envoi des signaux aux autres cellules nerveuses. Ces dommages à la gaine de myéline, et ensuite à l’axone, empêchent le cerveau et la moelle épinière de communiquer. Ici les chercheurs ont commencé à examiner le rôle thérapeutique possible de certains stéroïdes naturellement présents dans le cerveau.
Ils ont donc injecté quotidiennement à des souris, modèles de SEP, des stéroïdes appelés alloprégnanolone présents dans le cerveau et connus pour être de puissants activateurs de la neurotransmission.
Les résultats de cette étude sont prometteurs, mais, si les stéroïdes du cerveau confirment chez l’Homme leur rôle thérapeutique dans le traitement de la SEP, il faudra encore développer l’équivalent, en comprimés, de l’injection.
Les miARN impliqués dans le développement de la SEP : Dans notre ADN, nos gènes contiennent les instructions pour la fabrication de substances spécifiques.
Cependant, ces gènes ne sont pas toujours «exprimés», alors notre corps ne produit pas toujours les substances nécessaires. Les chercheurs ont examiné le rôle d’une molécule spécifique, appelé micro-ARN (miRNA), chargée de contrôler l’expression des gènes, qui joue également un rôle dans le développement des maladies du système nerveux. De précédentes recherches ont montré que les miARN sont impliqués dans le développement de la SEP.
Un stéroide nommé alloprégnanolone: Les scientifiques ont cherché à identifier les substances biologiques dont la production était contrôlée par ces miRNAs et comment remplacer les substances concernées. Ils ont trouvé que dans la SEP, les niveaux des neurostéroïdes dans le cerveau étaient plus bas et que les miARN supprimaient l’expression de ces «neurostéroïdes» et, en particulier de l’alloprégnanolone. L’alloprégnanolone est donc devenue la cible de la phase suivante de leur étude.
Moins de lésions avec l’alloprégnanolone : Les souris « modèles » de SEP ont donc reçu une injection quotidienne de stéroïde (ou d’une molécule de contrôle) sur une durée de 30 jours. A l’examen du tissu cérébral, les chercheurs identifient des différences significatives dans l’expression des miARN entre les deux groupes SEP/contrôle. Ils constatent que les souris ayant reçu le stéroïde ont maintenu un revêtement protecteur de myéline sur la moelle épinière. Et les souris traitées avec les stéroïdes présentent moins de lésions sur les parties des cellules de la moelle épinière responsables de l’envoi de signaux.
Les chercheurs suggèrent donc qu’un traitement par alloprégnanolone réduit l’inflammation et prévient les lésions des cellules nerveuses, de la couche protectrice de myéline qui entoure les fibres et de l’axone.
Source: Brain (2011) 134 (9): 2703-2721 Impaired neurosteroid synthesis in multiple sclerosis.
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