Traitements actuels ralentissant l’évolution de la maladie – Suite congrès ARSEP 2015

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_Pour faire suite au congrès de l’Arsep de samedi, je voulais apporter un VRAI complément d’informations au sujet des traitements en cours, et ceux qui sont en phase de tests (I, II ou III).

_Etant donné que les informations des traitements que l’on nous a transmise concernait l’Aubagio (Tériflunomide), et le Tecfidera (diméthylfumarate), et seulement ça, voici une liste plus exhaustive des molécules en cours. Surtout celles qui sont en phase de tests.

 

Liste des traitements en cours : 


  • Aubagio – (tériflunomide)

SEP cyclique (poussées-rémissions)
Un comprimé de 14 mg tous les jours

 
  • Gilenya – (fingolimod)

SEP cyclique (poussées-rémissions) – Recommandé aux personnes qui ne répondent pas bien aux autres traitements modificateurs de l’évolution de la SEP ou qui ne les tolèrent pas.
Une capsule de 0,5 mg tous les jours

  • Avonex (interféron bêta-1a)

SEP cyclique (poussées-rémissions) – SEP progressive secondaire accompagnée de poussées – Syndrome clinique isolé (SCI)
Une injection intramusculaire de 30 µg par semaine

 
  • Lemtrada – (alemtuzumab) – En cours d’évaluation

SEP cyclique (poussées-rémissions) – Administré en présence de signes d’activité de la SEP chez des personnes n’ayant pas bien répondu aux autres traitements modificateurs de l’évolution de la SEP.
Une infusion intraveineuse quotidienne de 0,5 mg pendant cinq jours consécutifs, la première année du traitement, puis une infusion quotidienne de 0,5 mg pendant trois jours consécutifs, la seconde année du traitement

  • Betaseron – (interféron bêta-1b)

SEP cyclique (poussées-rémissions) – SEP progressive secondaire accompagnée de poussées – SCI
Une injection sous-cutanée de 250 µg tous les deux jours

 
  • Rebif – (interféron bêta-1a)

SEP cyclique (poussées-rémissions) – SEP progressive secondaire accompagnée de poussées – SCI
Une injection sous-cutanée de 44 µg trois fois par semaine ou une injection sous-cutanée de 22 µg trois fois par semaine
Médicament aussi disponible dans une seringue préremplie.

  • Copaxone – (acétate de glatiramère)

SEP cyclique (poussées-rémissions) – SCI
Une injection sous-cutanée de 20 mg tous les jours

 
  • Tecfidera – (diméthylfumarate)

SEP cyclique (poussées-rémissions)
Deux capsules de 120 mg, deux fois par jour ou une capsule de 240 mg, deux fois par jour

  • Extavia – (interféron bêta-1b)

SEP cyclique (poussées-rémissions) – SP progressive secondaire accompagnée de poussées – SCI
Une injection sous-cutanée de 250 µg tous les deux jours.

 
  • Tysabri – (natalizumab)

SEP cyclique (poussées-rémissions) – Recommandé chez les personnes qui ne répondent pas bien aux autres traitements modificateurs de l’évolution de la SEP ou qui ne les tolèrent pas.
Une infusion intraveineuse de 300 mg toutes les quatre semaines

 

 

Nouveaux traitements en phase de tests contre la SEP cyclique :

 

Nom molécule

Dénomination

Phase I

Phase II

Phase III

Terminé 

           

 Interféron bêta-1a pégylé

 Plegridy

 ———-   ———-   ———-  O

 Daclizumab

 Zenapax

 ———-   ———-  O  

 Laquinimod

 Nerventra

 ———-   ———-  O  

 Ocrélizumab

 RG1594

 ———-   ———-  O  

 Anti-LINGO-1

 BIIB033

 ———-  O    

 Ofatumumab

 Arzerra

 ———-  O    

 ONO-1641

 Ceralifimod

 ———-  O    

 

Nouveaux traitements en phase de tests contre la SEP progressive :

 

Nom molécule Dénomination Phase I Phase II Phase III Terminé 
           

 Ocrélizumab

 RG1594   ———-   ———-  O  

 Natalizumab

 Tysabri   ———-   ———-  O  

 Simvastatine

 –  ———-  O    

 Amiloride

 –  ———-  O    

 Ibudilast 

 –  ———-  O    

 Riluzole

 –  ———-  O    

 



L E G E N D E   &   d é t a i l s   d e s   m o l é c u l e s 


Traitements en cours de tests contre la SEP rémittente


  • Interféron bêta-1a pégylé

Nom de marque : Plegridy (Biogen Idec)
Voie d’administration : injection
Classe thérapeutique : interféron
Nouveau traitement contre la SEP cyclique

Stade du programme de recherche : Un essai de phase III a été mené à terme, et Biogen s’apprête à présenter une demande d’homologation.
L’interféron bêta-1a pégylé est synthétisé à partir de l’interféron bêta-1a suivant un processus qui accroît la durée d’exposition de l’organisme à cette protéine.

 

Mode d’action :
L’interféron bêta a été approuvé pour le traitement de la SEP cyclique. On croit qu’il agit en atténuant la réponse immunitaire et l’inflammation qui sont déclenchées dans le système nerveux central.
L’interféron bêta-1a pégylé est synthétisé à partir de l’interféron bêta-1a suivant un processus appelé « pégylation ». La pégylation est une technique de modification des médicaments qui permet d’accroître la durée d’exposition de l’organisme à ces derniers.

 

En l’occurrence, on fixe une molécule de polyéthylèneglycol aux molécules d’interféron bêta-1a afin de prolonger les effets de ces dernières dans l’organisme. Autrement dit, grâce à ce processus, l’interféron bêta-1a pégylé pourra être administré moins souvent que l’interféron bêta-1a.
Ainsi, contrairement aux médicaments injectables approuvés contre la SEP qui doivent être administrés au moins une fois par semaine, Plegridy ne devrait en principe être injecté que toutes les deux semaines.

Travaux de recherche et résultats :

Une étude de phase III (étude ADVANCE) a été menée afin d’évaluer les effets de Plegridy administré à raison d’une injection toutes les deux ou quatre semaines chez des patients atteints de SEP cyclique.

Selon les résultats de cette étude, Plegridy a réduit le taux annualisé de poussées de 36 % (lorsqu’il a été administré toutes les deux semaines) et de 28 % (lorsqu’il a été administré toutes les quatre semaines), comparativement au placebo.

En outre, Plegridy a réduit le nombre de nouvelles lésions et de lésions ayant augmenté de volume en T2 de 67 % lorsqu’il était administré toutes les deux semaines et de 28 % lorsqu’il était administré toutes les quatre semaines.

Les scores à l’échelle ÉÉIK (échelle élaborée des incapacités de Kurtzke, également appelée échelle EDSS) ont mis en évidence une réduction du risque de progression des incapacités, qui s’est établi à 38 % dans les deux groupes traités par Plegridy. Une étude de prolongation de phase III de l’étude ADVANCE est en cours (étude ATTAIN).
Elle vise à évaluer l’efficacité, la tolérabilité et les résultats thérapeutiques à long terme de Plegridy.

 

En mai 2014, le Comité des médicaments à usage humain (CHMP), qui prépare les avis de l’Agence européenne des médicaments (AEM) sur l’évaluation des médicaments humains, a recommandé la délivrance d’une autorisation de mise en marché de l’interféron bêta-1a pégylé (Plegridy) pour le traitement de la SEP cyclique.
Plegridy est actuellement évalué par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.

 

Effets secondaires signalés :
Selon les données dont on dispose, les injections d’interféron bêta-1a pégylé sont bien tolérées. Les effets secondaires qui ont été signalés durant les essais cliniques sur l’interféron bêta-1a pégylé étaient comparables à ceux qui ont été rapportés après les injections d’interféron bêta-1a (il s’agissait notamment de rougeurs au point d’injection et de symptômes pseudo-grippaux).
L’effet secondaire grave qui a été rapporté le plus souvent était l’infection.



 

  • Daclizumab

Nom de marque : Zenapax (Hoffmann-La Roche Ltée)
Voie d’administration : injection sous-cutanée (une fois par mois)
Classe thérapeutique : anticorps monoclonal humanisé
Nouveau traitement contre la SEP cyclique
Stade du programme de recherche : études de phase III en cours
Le daclizumab exerce ses effets immunomodulateurs en se liant à CD25.

 

Mode d’action :
Le daclizumab est un inhibiteur compétitif de CD25, la sous-unité alpha du récepteur de l’IL-2, qui se trouve à la surface des cellules immunitaires.
En se liant à CD25, il empêche l’activation et la prolifération des cellules immunitaires. Il augmenterait également l’activité des cellules NK CD56+, qui peuvent réguler l’activité du système immunitaire en provoquant la lyse des lymphocytes T.

 

Travaux de recherche et résultats :
Le daclizumab a déjà été utilisé pour la prévention du rejet des greffes de rein.

Dans le cadre d’une étude de phase II dont les résultats ont été publiés en 2004 par Bibiana Bielekova et ses collaborateurs, le daclizumab (1 mg/kg) administré en association avec l’interféron bêta a entraîné une réduction de 78 % des nouvelles lésions et a significativement amélioré plusieurs paramètres cliniques durant un traitement de 1,5 à 2 mois.
On a observé des effets positifs comparables dans d’autres études de phase II.

 

L’étude CHOICE est un essai de phase II de 24 semaines ayant porté sur les effets de l’instauration d’un traitement par le daclizumab à faible ou à forte dose chez des patients atteints de SEP cyclique qui prenaient de l’interféron bêta (ces patients ont été surveillés au cours des 48 semaines qui ont suivi le traitement).

L’ajout du traitement par le daclizumab a réduit le nombre de lésions par rapport au traitement par l’interféron bêta seul; cette réduction était de 72 % dans le groupe qui avait reçu une forte dose de daclizumab et de l’interféron bêta et de 25 % dans le groupe qui avait reçu une faible dose de daclizumab et de l’interféron bêta.

 

Une étude de phase II de 52 semaines dont les résultats ont été publiés par Ralf Gold et son équipe (étude SELECT) a permis de comparer les effets du daclizumab à 150 et à 300 mg à ceux d’un placebo. Les taux de poussées enregistrés dans les deux groupes traités par le daclizumab étaient inférieurs à ceux qui avaient été relevés dans le groupe placebo (réduction de 54 % dans le groupe daclizumab à 150 mg et de 50 % dans le groupe daclizumab à 300 mg).

 

En outre, la proportion de patients qui n’avaient pas subi de poussées était plus élevée dans les groupes ayant reçu le daclizumab (daclizumab à 150 mg : 81 %; daclizumab à 300 mg : 80 %) que dans le groupe placebo.

Biogen Idec et AbbVie ont récemment fait état des résultats de l’étude DECIDE, un essai de phase III ayant été mené auprès de plus de 1800 sujets répartis dans 28 pays.
Cette étude avait pour but de comparer les effets du daclizumab (une injection sous-cutanée une fois par mois) à ceux de l’interféron bêta-1a (une injection intramusculaire une fois par semaine) chez des patients atteints de SEP cyclique.

On a noté une réduction de 45 % du taux annualisé de poussées chez les patients sous daclizumab, comparativement aux patients traités par l’interféron bêta-1a.
D’autres résultats indiquent que le daclizumab a entraîné une réduction de 54 % du nombre de nouvelles lésions hyperintenses en T2 et de lésions hyperintenses en T2 ayant augmenté de volume, par rapport à l’interféron bêta-1a.
Ces résultats préliminaires ont été divulgués dans un premier temps par voie de communiqué de presse et ils seront présentés en détail à l’occasion d’un prochain congrès scientifique.

 

Effets secondaires signalés :
Les effets secondaires qui ont été signalés étaient les suivants : fatigue, maux de tête, nausées, éruption cutanée, troubles musculosquelettiques, réactions allergiques, infections, élévation des taux d’enzymes hépatiques, problèmes cardiaques et diminution du nombre de plaquettes.
Un patient traité par le daclizumab est mort des suites d’un abcès musculaire (plus précisément, un abcès du psoas).



 

  • Laquinimod

Nom de marque : Nerventra (Teva Pharmaceuticals Industries Inc. et Active Biotech)
Voie d’administration : orale (comprimé administré une fois par jour)
Nouveau traitement contre la SEP cyclique
Stade du programme de recherche : études de phase III en cours
On croit que le laquinimod module certaines activités anti-inflammatoires et neuroprotectrices et qu’il limite ainsi la démyélinisation et les lésions axonales.

Mode d’action :
On croit que le laquinimod module certaines activités anti-inflammatoires et neuroprotectrices et qu’il limite ainsi la démyélinisation et les lésions axonales.
En fait, on croit qu’il limite le passage des cellules immunitaires dans le système nerveux central et qu’il modifie le schéma d’expression des cytokines (inhibition des cytokines pro-inflammatoires et augmentation de la sécrétion des cytokines anti-inflammatoires).

Des données probantes indiquent que le taux de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (ou BDNF, de l’anglais brain-derived neurotrophic factor) augmente après le traitement par le laquinimob. 

 

Le BDNF joue un rôle important dans le cerveau, car il favorise la croissance et la survie des neurones et peut contribuer à réduire les lésions axonales.

 

Travaux de recherche et résultats :
L’Agence européenne des médicaments (AEM) a récemment confirmé sa décision initiale en s’opposant une nouvelle fois à l’octroi d’une autorisation de mise en marché du laquinimod pour le traitement de la SEP cyclique.
Dans un avis publié en mai 2014, l’AEM s’est dite préoccupée par le fait que l’on a n’a pas encore complètement élucidé le mode d’action du laquinimod dans le corps humain, que l’exposition à long terme au laquinimob a été associée à une hausse du nombre de cas de cancer durant les études menées chez l’animal et que l’on n’a pas encore établi les risques auxquels pourraient être exposés les femmes enceintes qui prennent ce médicament et leur bébé à naître.

L’AEM en a conclu que les risques liés au traitement par le laquinimod l’emportaient sur ses bienfaits possibles.

Dans le cadre d’une étude clinique de phase II de 24 semaines, des sujets atteints de SEP cyclique ont reçu un comprimé de laquinimod à 0,1 ou à 0,3 mg ou un placebo tous les jours. Les patients traités par le laquinimod à 0,3 mg avaient 44 % moins de lésions cérébrales évolutives que les témoins sous placebo.

On n’a pas observé de différences significatives entre les groupes pour ce qui est des variables cliniques telles que le taux de poussées et la progression des incapacités. Une étude de suivi de phase II a ensuite été menée sur les effets de l’administration quotidienne de laquinimod à 0,3 ou à 0,6 mg ou d’un placebo sur les lésions cérébrales sur une période de 36 semaines.

 

On a relevé une réduction de 40 % du nombre de lésions dans le groupe traité par le laquinimod à 0,6 mg par rapport au groupe placebo. Il n’y a pas eu de différence d’effet significative entre le laquinimod à 0,3 mg et le placebo.

On n’a pas non plus noté de variation significative du taux de poussées et de la progression des incapacités.

On a fait état des résultats de deux études de phase III. La première, l’étude ALLEGRO, visait à comparer les effets du laquinimod à 0,6 mg sur la SEP cyclique à ceux d’un placebo sur une période de 24 mois.

On a observé une réduction de 23 % du taux annualisé de poussées, une réduction de 36 % de la progression des incapacités et une réduction de 33 % du taux d’atrophie cérébrale dans le groupe ayant reçu le laquinimod, comparativement au groupe placebo.

La seconde étude, l’étude BRAVO, avait pour objectif de comparer les effets d’un traitement par le laquinimod à 0,6 mg à ceux d’un placebo et de l’interféron bêta-1a chez des patients atteints de SEP cyclique.

Le principal paramètre d’évaluation de cette étude était le taux annualisé de poussées. Le laquinimod n’a pas entraîné de réduction significative du taux de poussées par rapport au placebo (tests statistiques de comparaison effectués sans correction des données).

 

Mentionnons enfin l’étude CONCERTO, une étude de suivi de phase III, dont la fin est prévue en 2018. Cette étude porte sur la progression des incapacités chez des patients qui reçoivent un placebo ou du laquinimod à 0,6 ou à 1,2 mg (étude NCT01707992).

 

Effets secondaires signalés :
Les résultats des études cliniques indiquent que le laquinimod est généralement bien toléré. Les maux de dos, l’élévation des taux d’enzymes hépatiques et les maux de tête sont les effets qui ont été rapportés le plus souvent par les personnes traitées par cet agent.
On a signalé la formation d’un caillot sanguin préoccupant dans une grosse veine drainant le foie chez un patient qui recevait 0,6 mg de laquinimod par jour.



 

  • Ocrélizumab

Autre dénomination : RG1594
Voie d’administration : perfusion intraveineuse (tous les 6 mois)
Classe thérapeutique : anticorps monoclonal humanisé

Nouveau traitement contre la SEP cyclique et la SEP progressive
Stade du programme de recherche : études de phase III en cours
On pense que l’ocrélizumab influe sur la réponse immunitaire en provoquant la lyse (destruction) des lymphocytes B lorsqu’il se lie à la protéine CD20,

qui est présente à la surface de ces cellules.

 

Mode d’action :
L’ocrélizumab est la forme humanisée du rituximab, un anticorps murin dirigé contre la protéine CD20 qui s’est révélé relativement efficace dans le traitement de la SEP cyclique.
En principe, cet anticorps humanisé est moins immunogène que le rituximab et est donc moins susceptible que ce dernier de provoquer des réactions liées à la perfusion.

 

On pense que les lymphocytes B sont impliqués dans les réponses immunitaires anormales observées en présence de SEP. On croit que les effets de l’ocrélizumab sur la réponse immunitaire sont attribuables à son action sur les lymphocytes B : en se liant à CD20, une protéine exprimée à la surface de ces cellules, l’ocrélizumab provoque leur lyse.
Les effets de ce médicament se manifestent donc par une déplétion des lymphocytes B, qui est fonction de la dose administrée.

 

Travaux de recherche et résultats :

Le Dr Ludwig Kappos et son équipe ont mené une étude de phase II de 24 semaines auprès de patients atteints de SEP cyclique qui ont reçu un placebo, de l’ocrélizumab à faible dose (600 mg) ou à forte dose (2000 mg), ou de l’interféron bêta-1a (médicament dont l’emploi a été approuvé pour le traitement de la SEP).

Après 24 semaines, le nombre de lésions cérébrales évolutives avait diminué dans les deux groupes ocrélizumab par rapport au groupe placebo (de 89 % dans le groupe ayant reçu l’ocrélizumab à faible dose et de 96 % dans le groupe traité par l’ocrélizumab à forte dose). De plus, les deux doses d’ocrélizumab se sont révélées plus efficaces que l’interféron bêta-1a pour réduire les lésions cérébrales évolutives.

Le taux annualisé de poussées sur 24 semaines était de 80 % plus faible dans le groupe ayant reçu l’ocrélizumab à faible dose et de 73 % plus faible dans le groupe traité par l’ocrélizumab à forte dose que dans le groupe placebo.

Il est également ressorti de cette étude que les deux doses d’ocrélizumab avaient ralenti efficacement l’évolutivité de la SEP selon des paramètres cliniques et paracliniques (IRM).

On est train de mener deux études de phase III (études NCT01412333 et NCT01247324) afin de comparer les effets de l’ocrélizumab (600 mg toutes les 24 semaines) à ceux de l’interféron bêta-1a sur le taux de poussées sur une période de 96 semaines chez des patients atteints de SEP cyclique.

On estime que ces études prendront fin à la fin de l’année 2019 ou au début de l’année 2020.

 

Effets secondaires signalés :
On a rarement observé d’effets secondaires graves au cours des études cliniques sur l’ocrélizumab. Il y a eu plus de cas de réactions liées à la perfusion chez les personnes traitées par l’ocrélizumab que chez les témoins sous placebo après la première perfusion.
Il est à noter qu’un patient traité par l’ocrélizumab (2000 mg) est mort des suites d’un œdème cérébral secondaire à une réaction inflammatoire généralisée associée à une défaillance multiviscérale. On n’a pas encore déterminé s’il y a un lien de causalité entre ce décès et le traitement par l’ocrélizumab.



 

  • Anti-LINGO-1

Autre dénomination : BIIB033
Voie d’administration : perfusion intraveineuse
Classe thérapeutique : anticorps monoclonal humanisé
Traitement de remyélinisation
Nouveau traitement contre la SEP cyclique
Stade du programme de recherche : études de phase II en cours

 

Mode d’action :
En inhibant LINGO-1, l’anti-LINGO-1 favorise la neuroprotection et la remyélinisation.

LINGO-1 est une protéine qui n’est exprimée que dans le système nerveux central par les neurones et les oligodendrocytes. Cette protéine peut inhiber des processus clés tels que la myélinisation, la survie des neurones, la régénération des axones et la différenciation des oligodendrocytes.

En inhibant LINGO-1, l’anti-LINGO-1 favorise la neuroprotection et la remyélinisation chez les personnes atteintes de SEP.

Les études de phase I (études NCT01052506 et NCT01244139) sur le BIIB033 ont permis de comparer les effets de doses croissantes de cet agent à ceux d’un placebo chez des volontaires sains et chez des patients atteints de SEP.

Elles ont révélé que le BIIB033 était bien toléré. On n’a enregistré aucun effet secondaire grave durant ces études (l’effet secondaire le plus fréquent était les maux de tête).
Les résultats de ces études de phase I ont incité le commanditaire à poursuivre l’évaluation du BIIB033.

 

Ainsi, on a entrepris une étude de phase II visant à évaluer les effets d’un traitement associant le BIIB003 (administré à des doses variables) à Avonex (interféron bêta-1a dont l’emploi a été approuvé) sur la SEP cyclique.

Cette étude a pour principal objectif d’évaluer l’amélioration des capacités neurofonctionnelles et (ou) cognitives et (ou) l’atténuation des incapacités.

Il semble que l’anti-LINGO-1 est bien toléré. Les prochaines études dont cet agent fera l’objet permettront de mettre au jour ses éventuels effets secondaires.



 

  • Ofatumumab

Nom de marque :Arzerra (GlaxoSmithKline)
Voie d’administration : perfusion intraveineuse ou injection sous-cutanée
Classe thérapeutique : anticorps monoclonal humanisé
Nouveau traitement contre la SEP cyclique
Stade du programme de recherche : études de phase II en cours
L’ofatumumab se lie à CD20 et entraîne ainsi la destruction des lymphocytes B cibles.

Tout comme le rituximab et l’ocrélizumab, l’ofatumumab se lie à CD20, une protéine qui est exprimée à la surface des lymphocytes B cibles, et entraîne ainsi la mort de ces cellules.
Cela dit, il se distingue de ces deux autres anticorps par le fait qu’il ne se fixe pas sur le même site de liaison qu’eux et qu’il se lie plus fortement à CD20, ce qui lui permet d’agir plus longtemps.

Travaux de recherche et résultats :

Pour l’instant, l’ofatumumab est utilisé pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique.
Le Dr Sorensen et ses collaborateurs ont réalisé une étude de phase II en vue de comparer les effets de deux perfusions d’ofatumumab (à 100, à 300 ou à 700 mg) administrées à deux semaines d’intervalle à ceux de perfusions de placebo.

Le traitement par l’ofatumumab a été associé à une réduction significative du nombre de lymphocytes B.
En outre, les trois doses à l’étude ont réduit le nombre de lésions cumulatives, le nombre total de lésions, ainsi que le nombre de nouvelles lésions et de lésions ayant augmenté de volume en T2.

Par ailleurs, on a entrepris une étude de phase II sur l’efficacité des injections sous-cutanées d’ofatumumab (à 3, à 30 et à 60 mg) sur la SEP cyclique qui devrait s’achever en 2016. Le principal paramètre d’évaluation de cette étude est l’effet des injections sous-cutanées d’ofatumumab sur l’évolutivité des lésions cérébrales.

Les prochaines études dont l’ofatumumab fera l’objet permettront de mettre au jour ses éventuels effets secondaires.

 

  • ONO-1641

Nom de marque : Ceralifimod (Merck Serono)
Voie d’administration : orale
Nouveau traitement contre la SEP cyclique
Stade du programme de recherche : études de phase II en cours
L’ONO-4641 réduit l’infiltration des lymphocytes dans le système nerveux central.

Mode d’action :
L’ONO-4641 se lie au récepteur de la sphingosine-1-phosphate. Il empêche ainsi les lymphocytes de migrer hors des tissus lymphatiques, et par voie de conséquence, il diminue le nombre de lymphocytes dans la circulation périphérique et prévient l’infiltration de ces cellules dans le système nerveux central.

 

Travaux de recherche et résultats :
On a réalisé une étude de phase II (étude DreaMS) dans le but de comparer l’efficacité de l’administration uniquotidienne d’ONO-4641 (à 0,05, à 0,1 ou à 0,15 mg) sur les lésions cérébrales à celle d’un placebo.

Après 26 semaines, on a noté une réduction significative du nombre de nouvelles lésions ou de lésions évolutives (ayant augmenté de volume) chez les patients traités par l’ONO-4641. L’étude de prolongation de phase II qui est en cours devrait se terminer en 2016.

 

Effets secondaires signalés :
On en sait peu sur les effets secondaires de cet agent. Il faudrait obtenir d’autres données cliniques à ce sujet.

 

 

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Traitements en cours de tests contre la SEP progressive

 

  • Ocrélizumab

Autre dénomination : RG1594 (Hoffmann-La Roche Ltée et Biogen Idec)
Voie d’administration : perfusion intraveineuse
Nouveau traitement contre la SEP cyclique; une étude de phase III visant à évaluer l’efficacité et l’innocuité de ce médicament chez les patients atteints de SEP progressive primaire est en cours

 

  • Natalizumab

Nom de marque : Tysabri (Biogen Idec)
Voie d’administration : perfusion intraveineuse
Médicament ayant été approuvé pour le traitement de la SEP cyclique; des études de phase II et III sur l’efficacité et l’innocuité de ce médicament dans le traitement de la SEP progressive primaire et secondaire sont en cours.

 

  • Simvastatine

Voie d’administration : orale
Classe thérapeutique : statine
Nouveau traitement contre la SEP progressive
Stade du programme de recherche : étude de phase II menée à terme; étude de phase III prévue

 

La simvastatine est un hypocholestérolémiant (médicament qui abaisse le taux de cholestérol dans le sang) qui est destiné au traitement des maladies vasculaires.
Son utilisation pour le traitement de la SEP est un bel exemple d’attribution de nouvelles indications à un médicament, une stratégie qui consiste à examiner la possibilité d’attribuer à un médicament qui a été commercialisé pour le traitement d’une maladie donnée une nouvelle indication pour le traitement d’une autre maladie.

Des études récentes menées auprès de souris montrent que la simvastatine peut réduire l’inflammation et empêcher les cellules immunitaires de pénétrer dans le système nerveux central.

 

L’étude MS-STAT est un essai de phase II qui a porté sur les effets de l’administration d’une forte dose de simvastatine sur la SEP progressive sur une période de deux ans. Les participants ont reçu soit 80 mg de simvastatine par jour, soit un placebo (substance inactive identique au médicament).

On a observé une réduction significative de l’atrophie cérébrale, un ralentissement de la détérioration de la capacité fonctionnelle, mesurée d’après le score à l’échelle ÉÉIK (ou échelle EDSS) ainsi qu’une amélioration du score à l’échelle MSIS-29 (qui permet d’évaluer les répercussions de la SEP sur la vie quotidienne).

Le taux de survenue d’événements indésirables graves était sensiblement le même dans le groupe traité par la simvastatine et le groupe témoin. La simvastatine a par ailleurs été bien tolérée et n’a suscité aucune préoccupation en matière d’innocuité.

Les résultats de cet essai de phase II montrent que la simvastatine a un bon profil d’innocuité et des effets positifs sur l’atrophie cérébrale et l’incapacité chez les personnes présentant une forme progressive secondaire de SEP.

Ces résultats sont encourageants et justifient la mise en place d’études de phase III (menées auprès d’un très vaste groupe de personnes atteintes de SEP) sur l’innocuité, l’efficacité et les effets à long terme de la simvastatine.

 

  • Amiloride

L’étude MS-SMART (Multiple Sclerosis-Secondary Progressive Multi-Arm Randomisation Trial) est un projet ayant pris naissance au Royaume-Uni qui a pour but d’évaluer l’efficacité de trois médicaments sur la SEP progressive.

Les trois médicaments à l’étude sont utilisés actuellement pour le traitement d’autres maladies que la SEP; autrement dit, l’évaluation de leur efficacité pour le traitement de la SEP progressive s’inscrit dans le cadre d’une démarche d’attribution d’une nouvelle indication. On prévoit réaliser des études de phase II à cette fin, mais le recrutement n’a pas encore commencé.

 

L’amiloride (Midamor) : Médicament utilisé actuellement pour le traitement de l’hypertension (haute pression) et des maladies cardiaques. On a émis l’hypothèse que l’amiloride pourrait exercer des effets neuroprotecteurs chez les personnes atteintes de SEP en réduisant la quantité d’ions sodium et calcium qui provoquent des lésions axonales en traversant la membrane neuronale.

Une étude pilote menée auprès de 14 sujets a donné des résultats prometteurs : il y a eu un ralentissement de l’atrophie cérébrale chez ces sujets par rapport à ce qu’on avait observé avant l’instauration du traitement.

Quoi qu’il en soit, il est impossible de tirer des conclusions formelles des résultats obtenus par un groupe d’aussi petite envergure.

L’ibudilast (MN-166) : Médicament destiné actuellement au traitement de l’asthme. Les données recueillies sur les propriétés anti-inflammatoires de l’ibudilast sont prometteuses elles aussi : ce médicament réduit le nombre de cellules immunitaires à l’origine des lésions caractéristiques de la SEP.
Plus précisément, une étude pilote a mis en évidence un ralentissement de la progression des incapacités ainsi que des signes évocateurs d’effets neuroprotecteurs chez les sujets traités par l’ibudilast. Il reste à réaliser d’autres essais pour déterminer l’efficacité et l’innocuité de ce médicament dans le traitement de la SEP progressive.

 

Le riluzole (Rilutek) : Antiglutamate destine actuellement au traitement de la maladie du motoneurone (sclérose latérale amyotrophique). La libération excessive de glutamate peut être à l’origine de lésions neuronales. En inhibant la libération de glutamate, le riluzole pourrait prévenir la formation des lésions associées à la SEP. Une étude pilote de petite envergure sur les effets neuroprotecteurs de ce médicament a été menée auprès de 16 personnes.

 

Les résultats obtenus n’étaient guère concluants. On prévoit donc de réaliser d’autres études sur ce médicament.

« L’étude MS-SMART est une initiative de recherche indépendante qui est subventionnée par le Medical Research Council (MRC) et la Multiple Sclerosis Society (société britannique de la SEP) dans le cadre du programme Efficacy and Mechanism Evaluation (EME) du National Institute for Health Research (NIHR) et gérée par le NIHR dans le cadre du partenariat de ce dernier avec le MRC. »

 

  • Ibudilast

L’amiloride, l’ibudilast et le riluzole

L’étude MS-SMART (Multiple Sclerosis-Secondary Progressive Multi-Arm Randomisation Trial) est un projet ayant pris naissance au Royaume-Uni qui a pour but d’évaluer l’efficacité de trois médicaments sur la SEP progressive. Les trois médicaments à l’étude sont utilisés actuellement pour le traitement d’autres maladies que la SEP ; autrement dit, l’évaluation de leur efficacité pour le traitement de la SEP progressive s’inscrit dans le cadre d’une démarche d’attribution d’une nouvelle indication. On prévoit réaliser des études de phase II à cette fin, mais le recrutement n’a pas encore commencé.

 

  • L’amiloride (Midamor) : Médicament utilisé actuellement pour le traitement de l’hypertension (haute pression) et des maladies cardiaques. 

On a émis l’hypothèse que l’amiloride pourrait exercer des effets neuroprotecteurs chez les personnes atteintes de SEP en réduisant la quantité d’ions sodium et calcium qui provoquent des lésions axonales en traversant la membrane neuronale.

Une étude pilote menée auprès de 14 sujets a donné des résultats prometteurs : il y a eu un ralentissement de l’atrophie cérébrale chez ces sujets par rapport à ce qu’on avait observé avant l’instauration du traitement.

Quoi qu’il en soit, il est impossible de tirer des conclusions formelles des résultats obtenus par un groupe d’aussi petite envergure.

 

  • L’ibudilast (MN-166) : Médicament destiné actuellement au traitement de l’asthme. Les données recueillies sur les propriétés anti-inflammatoires de l’ibudilast sont prometteuses elles aussi : ce médicament réduit le nombre de cellules immunitaires à l’origine des lésions caractéristiques de la SEP. Plus précisément, une étude pilote a mis en évidence un ralentissement de la progression des incapacités ainsi que des signes évocateurs d’effets neuroprotecteurs chez les sujets traités par l’ibudilast. 

Il reste à realizer d’autres essais pour déterminer l’efficacité et l’innocuité de ce medicament dans le traitement de la SEP progressive.

 

  • Le riluzole (Rilutek) : Antiglutamate destine actuellement au traitement de la maladie du motoneurone (sclérose latérale amyotrophique). La libération excessive de glutamate peut être à l’origine de lésions neuronales. En inhibant la libération de glutamate, le riluzole pourrait prévenir la formation des lésions associées à la SEP. Une étude pilote de petite envergure sur les effets neuroprotecteurs de ce médicament a été menée auprès de 16 personnes.

Les résultats obtenus n’étaient guère concluants. On prévoit donc de réaliser d’autres études sur ce médicament.

« L’étude MS-SMART est une initiative de recherche indépendante qui est subventionnée par le Medical Research Council (MRC) et la Multiple Sclerosis Society (société britannique de la SEP) dans le cadre du programme Efficacy and Mechanism Evaluation (EME) du National Institute for Health Research (NIH) et gérée par le NIHR dans le cadre du partenariat de ce dernier avec le MRC. »

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