Trois fois plus de vitamine D pour les moins de 50 ans

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Trois fois plus de vitamine D pour les moins de 50 ans

Le Soleil

(Québec) L’Institute of Medecine des États-Unis vient de tripler ses recommandations d’apport de vitamine D pour les personnes de moins de 50 ans. Mais bien que le Canada ait lui-même commandé cette réévaluation conjointement avec les États-Unis, Santé Canada joue de prudence et dit vouloir faire d’autres vérifications avant de modifier ses lignes directrices.

Dans un rapport publié le 30 novembre et passé relativement inaperçu, l’IOM, organisme indépendant auquel se réfère Santé Canada pour établir ses normes, recommande une consommation de vitamine D de 400 unités internationales (UI) par jour pour les nourrissons, de 600 UI à partir de l’âge d’un an jusqu’à 70 ans ainsi que pour les femmes enceintes ou qui allaitent, et de 800 UI pour les plus de 70 ans. Pour les 2 à 50 ans, il s’agit du triple de ce qui était recommandé jusqu’à présent. Quant aux doses maximales, elles varient selon les groupes d’âge, mais ont quadruplé pour les adultes, passant de 1000 à 4000 UI.

Des normes à réviser

Datant de 1997, les anciennes normes devaient être révisées en raison des nombreuses études publiées depuis ce temps établissant un lien entre une consommation accrue de la «vitamine soleil» et une meilleure protection contre diverses maladies. Un nombre croissant de scientifiques se disent en faveur d’une consommation nettement supérieure non seulement aux anciennes recommandations, mais même aux nouvelles, les propositions allant de 1000 à 4000 UI par jour selon les sources.

 

Pour Jacques Goulet, professeur au département des sciences des aliments et de nutrition de l’Université Laval et qui «prêche» depuis plusieurs années pour une augmentation des doses recommandées, «le Canada a plusieurs années de retard sur la recherche».

«On ne peut reprocher à personne d’être trop prudent», dit-il à propos de la réaction de Santé Canada, mais, dans ce cas-ci, cette prudence n’aurait plus de justification. Alors que le professeur dit en consommer lui-même 3000 UI par jour, il souligne que des sujets en ont pris jusqu’à 10 000 par jour pendant six ans sans effet indésirable.

Cancer et autres maladies

Outre son bienfait pour la santé des os et des dents, des études de plus en plus nombreuses établissent un lien entre la consommation accrue de vitamine D et une protection contre certains cancers, notamment ceux de l’appareil digestif et du côlon. La Société canadienne du cancer a d’ailleurs devancé Santé Canada et recommande un apport de 1000 UI par jour l’automne et l’hiver.

Un lien a aussi été établi avec certaines maladies auto-immunes, dont la sclérose en plaques, ainsi que les maladies cardiovasculaires.

Mais selon Santé Canada, les résultats de ces études ne concordent pas toujours et ne prouvent pas l’existence de liens de cause à effet. D’autre part, le ministère s’appuie toujours sur des données selon lesquelles seulement 4 % des Canadiens présenteraient une carence en vitamine D alors que de nombreux experts estiment qu’une grande part de la population est carencée à ce niveau.

Santé Canada dit accueillir favorablement les nouvelles recommandations mais dit vouloir «faire une analyse minutieuse des répercussions des valeurs recommandées». Une formulation qui laisse entendre que les nouvelles lignes ne sont pas pour demain.

Pour prendre connaissance de la position de Santé Canada : http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/nutrition/vitamin/vita-d-fra.php

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