Une pilule synonyme d’énorme progrès pour les malades
Une pilule synonyme d’énorme progrès pour les malades
[source] [à voir aussi]
Une pilule permettant d’enrayer les poussées de la sclérose en plaques, qui sera disponible en France début 2012, représentera « un énorme progrès pour les malades », a-t-on appris mardi auprès d’une équipe de chercheurs marseillais qui a participé à son développement.
« C’est un médicament efficace permettant de diminuer la fréquence des poussées de la maladie, elles-mêmes responsables des déficits et handicaps dont souffrent les patients », a expliqué à l’AFP le professeur Jean Pelletier.
Son équipe de neurologie au CHU de la Timone à Marseille a fait partie du consortium international de développement de la molécule du produit, dont elle a coordonné en France les essais thérapeutiques nécessaires à sa mise au point.
Cette molécule, le « fingolimod », a été autorisée aux Etats-Unis en septembre 2010. Elle est commercialisée sous le nom de Gilenya par le laboratoire pharmaceutique suisse Novartis, qui a obtenu une autorisation de mise sur le marché européenne en mars 2011. Elle sera disponible en France début 2012.
La sclérose en plaques est l’une des maladies neurologiques les plus répandues chez les adultes jeunes, affectant près de 2,5 millions de personnes dans le monde, dont quelque 80.000 en France et 350.000 en Europe. Très invalidante, elle résulte de la destruction de la gaine protectrice des fibres nerveuses, la gaine de myéline, puis des fibres elles-mêmes dans le cerveau et la moelle épinière. Cela entraîne, à long terme, une perturbation du passage de l’information véhiculée par l’influx nerveux et l’apparition de symptômes comme les troubles de la vue, de la marche, du toucher, de la concentration, et des sphincters notamment.
Le nouveau traitement « représente un énorme progrès pour les malades » contraints jusqu’à présent à de fréquentes injections pour lutter contre la maladie, a souligné l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille, dont dépend le CHU de la Timone, dans un communiqué de presse.
« Quatre autres produits par voie orale vont arriver dans les deux ans qui viennent. Le but est de les administrer le plus vite possible une fois que le diagnostic de la maladie est fait », a souligné M. Pelletier.
Près de 7.000 patients ont été traités dans le monde depuis dix ans dans le cadre du protocole de mise au point du médicament.
L’équipe de chercheurs marseillais a également pris part à des travaux de recherche internationaux, publiés en août dans la revue Nature, qui ont permis d’identifier 29 nouveaux gènes associés à la sclérose en plaques.
© AFP/Archives – Loic Venance
{jcomments off}