Biomarqueurs prometteurs de la SEP progressive secondaire mis au jour par une chercheuse boursière de la Société de la SEP

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Biomarqueurs prometteurs de la SEP progressive secondaire mis au jour par une chercheuse boursière de la Société de la SEP

Contexte

De nombreuses petites molécules de l’organisme sont extrêmement sensibles à la présence de certaines maladies. Ces molécules comprennent des substances biologiques (ADN, protéines, hydrates de carbone et graisses) qui peuvent servir à dépister une maladie de façon précise et rapide ainsi qu’à mesurer la progression de celle-ci et l’effet qu’un traitement particulier aura sur elle. Ces biomarqueurs (forme abrégée de marqueurs biologiques) sont présents dans tout l’organisme humain et peuvent être détectés au moyen de l’une des techniques suivantes : analyse sanguine, examen de fragments de tissu prélevés lors d’une biopsie, étude de clichés obtenus par des techniques d’imagerie de pointe.

Étant donné que la sclérose en plaques (SEP) se manifeste sous plusieurs formes, il est absolument nécessaire de la caractériser (forme, degré d’intensité et évolution) au cas par cas. Le dépistage des biomarqueurs de la neurodégénérescence – processus de détérioration des neurones et des fibres nerveuses à l’origine d’incapacités irréversibles – serait très utile pour suivre la progression de la maladie et déterminer la réponse du patient à un traitement. En effet, ces substances se prêtent admirablement bien à un tel suivi, car elles fournissent une signature moléculaire qui pourrait permettre de définir le mode d’évolution de la SEP progressive. À l’aide d’une technique d’imagerie diagnostique avancée, un groupe de chercheurs, dont Erin MacMillan, titulaire d’une bourse postdoctorale de la Société de la SEP, a mis au jour des biomarqueurs de la SEP progressive secondaire. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Multiple Sclerosis Journal.

Description de l’étude

Les auteurs de l’étude ont eu recours à une technique d’imagerie diagnostique non effractive, appelée spectroscopie par résonance magnétique (SRM), pour observer les modifications chimiques survenant dans le cerveau de 46 personnes atteintes de la forme progressive secondaire de la SEP. La SRM repose sur la même technologie que l’IRM (imagerie par résonance magnétique), sauf qu’elle révèle la composition chimique des tissus, alors que l’IRM produit des images anatomiques.

L’étude de deux ans prévoyait des examens de SRM annuels qui permettaient de mesurer la concentration de diverses molécules dans une région cérébrale riche en myéline. Ces mesures ont été enregistrées et comparées entre elles, tout au long de l’étude. Les chercheurs ont aussi tenté de voir s’il existait un lien entre, d’une part, les concentrations moléculaires et, d’autre part, le volume du cerveau des participants (mesuré par l’IRM) et le degré d’incapacité (évalué selon l’Échelle élaborée d’incapacité et l’échelle d’évaluation fonctionnelle MSFC [Multiple Sclerosis Functional Composite scale]) au cours des deux années de l’étude.

Résultats

Les concentrations de deux molécules particulières, à savoir le glutamate et la glutamine, se sont abaissées durant l’étude; elles ont diminué en moyenne de 4,2 %, et de 7,3 % par an respectivement, selon les résultats obtenus par SRM. Par ailleurs, le degré d’incapacité n’a pas changé, et seule une très faible diminution du volume du cerveau a été constatée. Aucun lien n’a pu être établi entre le volume cérébral et le degré d’incapacité, d’une part, et l’abaissement des concentrations de glutamate et de glutamine, d’autre part.

Commentaires

Les auteurs de l’étude ont repéré deux molécules présentes dans le cerveau, soit le glutamate et la glutamine, qui pourraient servir de biomarqueurs de la SEP progressive secondaire.

Le glutamate est un neurotransmetteur, messager chimique qui transmet des signaux d’un neurone à l’autre. Pour sa part, la glutamine est un sous-produit du glutamate; elle est captée et formée par des cellules de soutien suivant la libération de glutamate à partir des terminaisons nerveuses. Comme le font remarquer les chercheurs, la diminution des concentrations de ces deux molécules pourrait indiquer une neurodégénérescence constante chez les personnes présentant la forme progressive secondaire de la SEP. Cette diminution qui, d’une année à l’autre, s’est révélée considérable – beaucoup plus importante que celle de l’incapacité (nulle) ou du volume cérébral (très minime) – a laissé croire aux chercheurs que le glutamate et la glutamine pourraient s’avérer des outils de mesure sensibles et précis de la progression de la SEP.

Cette étude préliminaire s’avère prometteuse, et les investigateurs en concluent que la poursuite de la recherche sur ces biomarqueurs et la validation des résultats obtenus pourraient aboutir à l’élaboration de méthodes de suivi clinique des personnes présentant une forme progressive de SEP et d’outils d’évaluation de la réponse à un traitement donné.

Source
MACMILLAN, E. L. et coll. « Progressive multiple sclerosis exhibits decreasing glutamate and glutamine over two years », Multiple Sclerosis Journal, 2015. DOI: 10.1177.

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