On reparle du Lemtrada – 02 novembre 2012

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L’alemtuzumab, un traitement anti-cancer qui limite les rechutes

Un médicament initialement développé pour traiter certaines formes de cancer semble susceptible de réduire le nombre de « poussées » des scléroses en plaques (SEP) ont révélé deux études publiées jeudi.

L’alemtuzumab est un médicament du laboratoire Genzyme (groupe Sanofi) qui a été développé pour traiter une forme de leucémie et d’autres cancers. Mais selon deux études publiées jeudi, ce médicament (initialement baptisé Campath) apporterait également des améliorations notables sur les scléroses en plaques (SEP) en réduisant le taux de rechutes ou « poussées » de la maladie. Il se révèlerait même en cela bien plus efficace que les traitements actuellement disponibles si l’on en croit les essais de phase 3 (étude d’efficacité comparative) réalisés sur plus d’un millier de patients.

Dans un essai (« CARE MS 1 » sur des patients non traités auparavant), le groupe sous alemtuzumab a eu moitié moins de rechutes au cours des deux ans d’observation (22% contre 40%) que le groupe ayant reçu de l’interféron, le traitement le plus courant de la SEP. Des résultats similaires ont été obtenus avec le second essai (« CARE MS 2 » sur des patients ayant rechuté sous traitement), note la revue médicale britannique The Lancet, qui publie les deux essais. Ainsi, ces résultats « offrent la perspective d’une amélioration significative de la qualité de vie et d’un meilleur avenir » pour les personnes atteintes de SEP, estime Alastair Compston (Université de Cambridge), principal responsable des deux études.

En réalité, ce médicament était depuis longtemps prescrit pour la SEP mais aucune étude ou indication autorisée n’avait jusque là été réalisée. L’efficacité de l’alemtuzumab, un anticorps monoclonal, n’est toutefois pas sans risques. Il présente d’importants effets secondaires au rang desquels on trouve : infections, maladies auto-immunes (affectant la thyroïde) et chute du taux de plaquettes sanguines. Un suivi médical et une gestion attentifs sont donc indispensables, estime le Lancet dans son édtorial. Néanmoins, les résultats « encourageants » devraient permettre une autorisation du médicament (AMM) pour le traitement de la SEP et il est à craindre que cette AMM avec cette nouvelle indication n’entraîne une hausse de prix.

« Trouver des traitements prometteurs comme l’alemtuzumab est important » mais, pour le Lancet, il faut aussi s’assurer que le médicament « reste accessible et abordable » si ces premiers succès s’avèrent durables. Les autorités américaines et européennes autoriseront probablement l’alemtuzumab (sous le nom de Lemtrada) en 2013, estime de son côté Genevieve Maul, porte-parole de l’Université de Cambridge.

_Sources : maxisciencesfrance24 |   7sur7

_Sanofi, le Lemtrada & le Cac40 : les echoscapital

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