Un espoir contre la sclérose en plaques (de l’espoir, heureusement qu’on en a!)

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Une équipe française a présenté hier une approche révolutionnaire pour lutter contre cette maladie qui touche 100 000 patients dans l’Hexagone.
Bloquer l’évolution d’une maladie neurologique dégénérative, incurable à ce jour. « Oui, c’est le but », lance doucement le chercheur Fabian Docagne, présentant hier les résultats d’une étude qu’il a menée au sein de l’unité Inserm U 919 du professeur Denis Vivien. Une petite bombe dans le milieu de la recherche contre la sclérose en plaques (SEP) qui tranche avec le ton neutre de l’expert. C’est une promesse pleine d’espoir faite aux patients qui souffrent de ce qu’on désigne encore comme « le cancer jeune », qui touche 100 000 personnes en France.
Ces résultats, publiés aujourd’hui dans la revue « Brain », présentent un anticorps-médicament, le Glunomab, injecté par intraveineuse, dont les effets ont été démontrés chez la souris. Reste à faire des essais cliniques sur l’homme, « le plus tôt possible », espère Fabien Docagne qui lance, dans la foulée, un appel aux investisseurs.
Une nouvelle stratégie de lutte contre la maladie
Objectif ? Un nouveau traitement sur le marché dans une dizaine d’années. Car les traitements actuels réduisent les poussées et améliorent la qualité de vie des patients, mais ne luttent pas contre la progression de la maladie. On la ralentit seulement. En cas de poussée inflammatoire, le Glunomab bloque, lui, le passage dans le cerveau des cellules immunitaires rendues folles par la maladie et qui, au lieu de défendre l’organisme, l’attaquent. Ce blocage préserve ainsi la myéline, une sorte de gaine qui protège les fibres nerveuses et qui est fortement détériorée chez les malades (voir l’infographie), entraînant, à terme, un handicap irréversible.
« C’est une nouvelle approche, une nouvelle stratégie pour lutter contre la maladie », ajoute le docteur Pierre-Olivier Couraud, vice-président de l’Arsep, la fondation pour l’aide à la recherche sur la sclérose en plaques qui a participé au financement de cette étude.
« Je n’ose pas penser à la guérison, mais arrêter la progression de ma sclérose en plaques, oui, j’y crois, s’enthousiasme Hélène, 47 ans, dont vingt ans accompagnée d’une SEP. Depuis dix, quinze ans, j’ai vu débarquer plein de médicaments qui sont venus compléter l’arsenal thérapeutique. Il y a encore quarante ans, il n’y avait rien. »
« Oui, ça bouge énormément dans ce domaine, confirme Guillaume Molinier, directeur de la Ligue française contre la sclérose en plaques. Nous avons vu arriver ces dernières années des médicaments très puissants mais aussi très lourds en termes d’effets secondaires. Il faudra voir ce qu’il en est avec celui-là, s’il arrive un jour sur le marché. Nous nous réjouissons que ce soit la recherche publique qui soit à l’origine de cette découverte. » Et de lancer un clin d’oeil à l’attention des pouvoirs publics : « Ce serait dommage d’arrêter de la financer. »

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