Enjeux et espoir des nouveaux traitements

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Première cause de handicap chez l’adulte hors accident, la sclérose en plaques intéresse fortement les firmes pharmaceutiques. Des enjeux et une compétition qui dynamisent la recherche. Avec, à la clé, l’arrivée prochaine de nouvelles molécules et traitement prometteurs.

La Journée mondiale de la sclérose en plaques (Sep), mercredi 25 mai, a été l’occasion de souligner le fort intérêt que porte l’industrie pharmaceutique à cette maladie. La raison ? Cette atteinte neurologique constitue dans les pays développés la première cause de handicap hors accident chez l’adulte puisque 70 % des cas surviennent entre 20 et 40 ans. La lutte contre les symptômes de la Sep représente, par conséquent, un marché important. Preuve en est en 2015, les différentes molécules utilisées en thérapie ont généré plus de 20 milliards d’euros de revenus.


Prise en compte du caractère évolutif de la maladie

Ainsi, et pour le plus grand bénéfice des patients, différentes firmes pharmaceutiques investissent des moyens conséquents afin de développer des agents toujours plus efficaces. Une nouvelle stratégie est d’ailleurs en train de se mettre en place. Elle est motivée par le constat que les traitements actuels se focalisent essentiellement sur la première phase de la Sep, une phase inflammatoire se traduisant par une destruction de myéline, la gaine d’isolation des cellules du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Or, la maladie continue à évoluer, comme le souligne Thibault Moreau, neurologue et président du conseil scientifique de la Fondation Arsep : « Au bout d’une quinzaine d’années, on arrive à la phase dégénérative avec l’apparition de handicaps moteurs, visuels, intellectuels, etc. Or, à ce stade, il n’y a pas de traitement. Ainsi que pour les 15 % de cas qui ont d’emblée une forme dite progressive, par opposition à la forme récurrente caractérisée par les poussées. »
Une recherche dynamique, explorant des axes thérapeutiques distincts

Concernant la Sep progressive, les premières molécules sont en phase finale de tests cliniques et devraient arriver en 2017, sous réserve de l’approbation des autorités de santé. Il s’agit tout d’abord de l’Ocrevus du laboratoire Roche, qui a démontré un ralentissement significatif (- 25 %) de la progression du handicap chez certains patients. Quant à la biotine (ou vitamine B8), elle intervient dans la fabrication de la myéline des cellules nerveuses. La société française MedDay, qui bénéficie depuis juin 2015 d’une autorisation temporaire d’utilisation dans l’hexagone, indique que son action non seulement stabilise l’état des patients mais aussi l’améliore chez 13 % d’entre eux, un effet constaté pour la première fois !

Plutôt qu’à essayer de reconstruire la gaine de myéline, une autre voie de soin passe par la modulation de l’activité du système immunitaire. C’est ce que s’attachent à faire l’Aubagio et le Lemtrada de Sanofi ainsi que le Gilenya de Novartis.

Enfin, les firmes pharmaceutiques n’oublient pas le quotidien du patient avec l’arrivée chez Texa d’une version longue durée du Copaxone, à prendre trois fois par semaine au lieu d’une fois par jour, et du Plegridy (Biogen), une fois tous les quinze jours au lieu d’une par semaine pour l’Avonex. Ou encore avec la mise au point d’un auto-injecteur (Betaseron de Bayer) destiné à faciliter l’administration du médicament.

Signalé par O. Clot-Faybesse

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