Un article intéressant sur la spasticité

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La spasticité est une augmentation du tonus musculaire, avec à la clé des raideurs, des spasmes ou des contractures dont les répercussions sont très variables d’un patient à l’autre. Des moyens médicamenteux et non médicamenteux aident à la diminuer.

La spasticité est provoquée par l’altération de la conduction nerveuse, en d’autres termes de la façon dont les informations nerveuses sont véhiculées par les nerfs. Elle touche plus souvent les hommes que les femmes et elle augmente avec l’âge et l’ancienneté de la maladie. Son intensité est corrélée avec la sévérité de la SEP. Chez certains patients, elle est très invalidante et chez d’autres peu gênante. Chez une même personne, elle est variable, au cours de la journée mais aussi aux différents moments de la maladie. La spasticité prend d’abord la forme d’une raideur et lorsqu’elle se majore, les spasmes et les contractures sont douloureux.

Les spasmes et contractures compliquent le mouvement, le maintien de la posture, l’équilibre. Sur un plan pratique, ils rendent difficiles le passage de la station debout à assise, l’habillage, la toilette, la sexualité, l’écriture, le fait de taper sur un clavier d’ordinateurs etc.
Lorsqu’ils sont intenses, ils demandent des efforts d’adaptation qui majorent la fatigue et sur le plan psychologique, ils peuvent entraîner une démotivation, voire une véritable dépression.
Paradoxalement, la spasticité peut se révéler utile quand elle compense un déficit musculaire (elle permet la conservation d’un tonus musculaire suffisant) : elle aide certains patients à se tenir debout et à marcher. Dans ces cas, elle n’est pas traitée puisqu’elle est « bénéfique ».

Pour cette raison, il est conseillé de réaliser un bilan complet de la spasticité avant traitement. Le médecin évaluera l’intensité et les localisations de la spasticité, il quantifiera ses répercussions dans la vie quotidienne. Il vérifiera l’absence de facteurs qui favorisa, telle qu’infection urinaire, mycose, ongle incarné… Leur traitement réduit considérablement la spasticité.
Les traitements médicamenteux
Les médicaments myorelaxants relâchent le muscle, comme leur nom l’indique. Obtenus sur prescription médicale, ils sont prescrits à dose progressive : leur efficacité et leur tolérance est variable d’un patient à l’autre.

La toxine botulinique est utilisée pour diminuer localement l’activité musculaire ; elle est donc intéressante dans les spasticités limitées à 2 ou 3 groupes de muscles par exemple au niveau d’un pied, d’une jambe…). Elle agit au niveau de la synapse, cette zone de communication entre deux neurones. En bloquant la libération du messager (le neurotransmetteur est l’acétylcholine), elle provoque une paralysie temporaire. Son efficacité est limitée dans le temps, à raison de 3 à 4 mois selon les patients. Les effets secondaires les plus fréquents sont une faiblesse musculaire et une allergie au produit.

Si la spasticité est très importante et diffuse, il est possible de poser une pompe contenant un myorelaxant en bas de la colonne vertébrale. Le dispositif délivre régulièrement une petite dose du produit près de la moelle épinière, avec un taux constant dans le sang.

Autre possibilité, le traitement par phénol, qui est injecté au niveau d’un nerf et le détruit, ce qui supprime la spasticité.
Les traitements non médicamenteux

La kinésithérapie a une place de choix dans la prise en charge non médicamenteuse, à base de postures et d’étirements. Les séances d’étirement des muscles spastiques vont réduire les rétractions des muscles et des tendons. Le kinésithérapeute les réalise au départ avec le patient, les lui enseigne pour qu’il les reproduise ensuite chez lui.

Le froid a un effet efficace chez les patients qui voient leurs symptômes majorés par la chaleur. Les douches fraîches et les bains froids sont ainsi recommandés, tout comme l’enveloppement dans des manchons au préalable réfrigérés. L’effet du froid est court, jusqu’à quelques heures.

Le TENS (stimulation nerveuse transcutanée) soulage certains patients au niveau des spasmes : il s’agit d’un boitier qui envoie un courant électrique de faible intensité à des patches collées sur la peau au niveau des muscles spastiques. La séance dure 20 à 30 minutes et peut être réalisée à domicile (le TENS s’achète ou se loue à la pharmacie, sur ordonnance).

Le yoga est également conseillé pour ces étirements et son travail sur la respiration..

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