Symptômes
Les symptômes de la sclérose en plaques sont imprévisibles et très variables d’une personne à l’autre et parfois même chez une même personne, d’une journée ou d’une semaine à l’autre (voir d’une heure à l’autre).
La SEP prend pour cible la myéline, soit la couche protectrice des fibres nerveuses du système nerveux central (SNC), entraînant de l’inflammation qui provoque souvent la détérioration de cette substance sous forme de plaques. Le cas échéant, la propagation de l’influx nerveux le long des fibres nerveuses (axones) est bloquée ou perturbée.
La grande diversité des symptômes de la SEP pourrait s’expliquer par le fait que la détérioration qui s’ensuit peut survenir dans n’importe quelle région du SNC. Les personnes atteintes de SEP ne présentent pas tous les symptômes de cette maladie, et il arrive souvent que ces derniers s’atténuent lors des rémissions.
Il existe de nombreuses méthodes de traitement des symptômes de la SEP allant de médicaments à des stratégies non médicales telles que la physiothérapie, l’ergothérapie, l’exercice et les thérapies complémentaires et parallèles. Vous trouverez ci-dessous la liste des symptômes les plus fréquents de la SEP.
Illustrations (en anglais, mais facile à comprendre)
Dépression
La dépression est plus répandue chez les personnes atteintes de SEP que dans la population en général.
Ce symptôme peut survenir en réaction au diagnostic, mais peut aussi apparaître à tout moment au cours de la maladie.
La recherche laisse également supposer que la dépression peut être liée à des changements physiologiques et au processus pathologique lui-même.
Traitement
La fatigue ne doit pas être confondue avec la dépression, qui se caractérise par la mélancolie.
La dépression n’est pas étroitement liée à la durée de la maladie ou à l’étendue de l’incapacité.
La dépression répond bien aux antidépresseurs et à la psychothérapie.
Douleur(s)
Environ 50 % des personnes atteintes de SEP ressentent de la douleur, à un moment ou à un autre.
La douleur associée à la SEP se présente sous diverses formes.
Traitement
La douleur associée à la SEP peut être traitée. Il faut tout d’abord déterminer le type de douleur dont il s’agit, puis faire preuve de persévérance dans la recherche du médicament le plus efficace et dans l’établissement de la dose optimale à administrer. Dans bien des cas, l’intervention d’une équipe multidisciplinaire est requise; il faut parfois même consulter le personnel d’une clinique spécialisée dans le traitement de la douleur.
Faiblesse
La faiblesse est chose courante chez les personnes atteintes de SEP. La faiblesse musculaire est liée à l’altération de la conduction nerveuse, laquelle est attribuable aux lésions ou à l’inflammation des tissus du système nerveux central.
Lors de l’évaluation de la faiblesse musculaire, il importe de tenir compte d’un certain nombre de facteurs physiques, comme la fatigue, et de facteurs environnementaux, telles la température de la pièce et l’heure de l’évaluation.
Traitement
En présence d’une faiblesse des muscles jambiers, il est essentiel d’évaluer la démarche, car toute altération de celle-ci peut accroître les tensions dans le dos et entraîner de ce fait des douleurs dorsales.
Un physiothérapeute pourra proposer un programme d’étirements et de raffermissement musculaire afin d’optimiser la capacité musculaire et d’améliorer la forme physique de la personne.
Chez un patient sur trois, l’amino-4 pyridine favorise le renforcement des jambes.
Fatigue
La fatigue associée à la SEP peut être un des symptômes les plus invalidants de cette maladie; elle est observée chez 90 % des personnes touchées par la SEP.
Elle peut être primaire (lorsqu’elle est due à l’activité inflammatoire typique de la maladie) ou secondaire (lorsqu’elle est tributaire d’autres symptômes ou problèmes tels que les troubles du sommeil, la dépression ou la faiblesse musculaire).
Traitement
La fatigue peut souvent être atténuée par certains changements dans les habitudes de vie. La prise en charge de ce symptôme comprend l’obtention de conseils en matière de conservation de l’énergie, le recours à des aides à la mobilité (quadriporteur ou fauteuil roulant), la climatisation, l’exercice pratiqué régulièrement et les médicaments.
Névrite optique
La névrite optique est une inflammation de l’un des nerfs optiques, qui se caractérise par une soudaine baisse ou perte de la vue dans un œil, en particulier par une altération du champ visuel central.
Tout mouvement oculaire peut alors entraîner de la douleur ou des troubles visuels (apparition d’éclairs lumineux, entre autres).
Traitement
Dans 16 % des cas, la névrite optique est la première manifestation de la SEP. C’est un symptôme qui survient fréquemment au cours de cette maladie et qui atteint généralement son paroxysme en l’espace de quatre jours.
Les personnes atteintes d’une névrite optique devront attendre environ cinq semaines pour recouvrer la majeure partie de leur fonction visuelle; le processus de rémission peut toutefois se poursuivre jusqu’à un an. Il faut plus de temps à l’acuité visuelle pour retourner à la normale qu’il n’en faut à la douleur pour disparaître.
Des corticostéroïdes peuvent être administrés; ils sont particulièrement efficaces contre la douleur.
Phénomène d’Uhthoff (intolérance à la chaleur)
Bon nombre de personnes atteintes de SEP sont sensibles à l’élévation de leur température corporelle. En fait, comme les fibres démyélinisées du système nerveux central sont hypersensibles à la moindre hausse de température, la conduction nerveuse peut s’en trouver retardée ou même bloquée. Le phénomène d’Uhthoff peut être provoqué par l’exposition au soleil, l’effort, un bain chaud, l’émotion, la fatigue ou tout autre facteur susceptible d’élever la température centrale.
Ce phénomène peut faire apparaître n’importe quel symptôme de la SEP.
Traitement
Pour faire disparaître les symptômes, il suffit de se reposer et de se rafraîchir.
Spasticité (voir également « Douleur »)
La spasticité associée à la SEP est attribuable à un déséquilibre des influx excitateurs et inhibiteurs parcourant les nerfs moteurs (responsables du mouvement), ce déséquilibre étant lui-même causé par des lésions au système nerveux central.
La spasticité peut être intermittente (spasmes) et tonique (raideur). Les spasmes des muscles fléchisseurs et extenseurs peuvent être très incommodants, en particulier la nuit, ce qui est un facteur aggravant de fatigue.
La spasticité peut également entraîner des difficultés liées à la locomotion et à la posture et compliquer les soins corporels et infirmiers prodigués aux personnes à des stades avancés de SEP.
Traitement
En présence de spasticité, il importe d’élaborer un programme d’étirements et d’évaluer la démarche, la mobilité et la sécurité de la personne. Par ailleurs, il peut être nécessaire de corriger la manière de s’asseoir des personnes qui ont des incapacités importantes. La spasticité peut être atténuée par un traitement médicamenteux, qui sera choisi à la suite de l’évaluation du médecin traitant.
Symptômes paroxystiques
Par symptôme paroxystique, on entend un symptôme neurologique ou un groupe de symptômes qui apparaissent brusquement et s’estompent en l’espace de quelques secondes ou quelques minutes et qui peuvent survenir de quelques fois à de nombreuses fois par jour. Ces symptômes peuvent se manifester n’importe quand au cours de la SEP, varier en intensité et en fréquence et être accompagnés ou non de douleur.
Lorsque ces symptômes persistent pendant plusieurs jours, on peut en conclure qu’ils traduisent une poussée de SEP. Ils comprennent entre autres la névralgie du trijumeau, des spasmes toniques, de la faiblesse, de la dysarthrie et de l’ataxie, des troubles visuels, de l’engourdissement et d’autres troubles sensoriels et le signe de L’hermitte.
Traitement
Pour prendre en charge de tels symptômes, il faut commencer par écarter la possibilité qu’ils soient causés par une autre maladie que la SP. Habituellement, ils sont atténués par des anticonvulsivants, en particulier la carbamazépine. La gabapentine, ainsi que les benzodiazépines, notamment le clonazépam, peuvent également se révéler utiles.
Tremblement
Le tremblement est un trouble moteur caractérisé par des mouvements involontaires et relativement rythmiques. Il est causé par la démyélinisation de certaines zones du cervelet et des voies cérébelleuses. On distingue plusieurs types de tremblement, dont le tremblement d’intention, qui est déclenché par les mouvements intentionnels et qui peut toucher n’importe quel groupe musculaire (bras, jambes, tronc, tête, cordes vocales, mâchoire, lèvres et langue).
Les tremblements associés à la SEP sont difficiles à traiter et ne répondent pas parfaitement aux médicaments employés dans leur traitement. En outre, ils peuvent considérablement aggraver la fatigue et les incapacités fonctionnelles attribuables à la SEP.
Traitement
Il peut être utile de consulter un ergothérapeute et un physiothérapeute au sujet de l’aptitude de la personne atteinte de SEP à effectuer des tâches quotidiennes et de sa sécurité lors de l’accomplissement de ces tâches.
Les effets des médicaments employés contre les tremblements associés à la SEP sont limités, si tant est qu’ils en aient.
Troubles cognitifs
Les troubles cognitifs peuvent compter parmi les tout premiers signes de démyélinisation associés à la SEP; ils touchent de 40 % à 70 % des personnes atteintes de cette maladie. Les troubles de la mémoire, en particulier la mémoire des faits récents, sont les plus répandus.
Traitement
L’IRM a clairement démontré un lien entre les lésions de la SEP et les troubles cognitifs.
La recherche a également permis de découvrir que la SEP pouvait entraîner une diminution du volume du cerveau (atrophie cérébrale). Ce phénomène est étroitement lié aux troubles cognitifs et pourrait s’avérer une cause encore plus probable de troubles cognitifs que les lésions cérébrales.
Troubles de l’équilibre et étourdissements
Les troubles de l’équilibre, le vertige et les étourdissements sont des symptômes courants de la SEP, mais leur prise en charge peut s’avérer difficile.
Ils sont causés par des lésions dans les régions assurant la coordination des habiletés visuospatiales et d’autres éléments essentiels à l’établissement et au maintien de l’équilibre.
Les troubles de l’équilibre et les étourdissements peuvent survenir seulement lors d’une poussée ou être présents de manière permanente.
L’altération de l’équilibre et des réflexes peut augmenter les risques de chute.
Traitement
Certains troubles de l’équilibre peuvent être résolus par l’utilisation d’une aide à la marche. Cependant, on ne devrait utiliser ces aides que selon les instructions d’un professionnel expérimenté afin de s’assurer d’une démarche bien équilibrée.
Un ergothérapeute peut se rendre à domicile pour évaluer le degré de sécurité de l’environnement domestique, repérer les dangers potentiels et suggérer des réaménagements appropriés et des moyens d’accomplir les tâches de la vie quotidienne en toute sécurité.
Troubles de la locomotion
Plusieurs facteurs peuvent affecter la locomotion, notamment la faiblesse musculaire, la spasticité, les troubles de l’équilibre et de la coordination, la fatigue et la douleur.
L’activité locomotrice est régie par de nombreuses voies neuronales. Or, la dissémination des plaques sclérosées donne lieu à la détérioration d’un grand nombre d’importantes voies nerveuses.
Traitement
Les personnes aux prises avec ce genre de difficulté peuvent tirer largement profit d’une évaluation par un ergothérapeute ou un physiothérapeute, qui pourra leur recommander des stratégies, des aides et certains réaménagements de leur domicile dans le but de favoriser leurs déplacements et leur sécurité dans l’accomplissement de leurs activités quotidiennes.
Troubles de la sensibilité, engourdissements/picotements
L’engourdissement est le principal trouble de la sensibilité associé à la SEP et il se manifeste généralement dans un ou plusieurs membres. Bien souvent, il se manifeste au réveil par une sensation étrange dans l’un des membres. Cette sensation se propage graduellement vers le tronc tout en s’intensifiant, et il arrive même que le tronc s’engourdisse lui aussi. L’engourdissement atteint généralement son paroxysme en l’espace de deux à quatre jours.
Les troubles de la sensibilité peuvent parfois provoquer de la douleur. Sensation de brûlure, oppression ou serrement font partie des dysesthésies.
Traitement
En général, les dysesthésies répondent bien aux anti-convulsivants tels que la carbamazépine.
Troubles intestinaux
La constipation est le trouble intestinal le plus répandu chez les personnes atteintes de SEP. La diarrhée et l’incontinence peuvent aussi survenir. Ce sont les lésions à certaines voies neuronales qui sont à l’origine de la constipation.
Une mobilité réduite et une hydratation insuffisante peuvent aussi aggraver les troubles intestinaux.
Traitement
Toute modification de la fonction intestinale devrait faire l’objet d’une évaluation afin d’éliminer toute autre cause que la SEP et de procéder aux examens de dépistage des maladies intestinales, adaptés à l’âge du patient.
La plupart des gens peuvent voir leur état s’améliorer dans les trois ou quatre semaines suivant l’adoption des bonnes habitudes suggérées.
Les traitements pharmacologiques (suppléments de fibres alimentaires et agents mucilagineux, émollients fécaux, lubrifiants et stimulants intestinaux) ne devraient être employés qu’en dernier recours.
Troubles sexuels
La SEP peut altérer la fonction et les sensations sexuelles directement (troubles primaires) ou indirectement (troubles secondaires et troubles tertiaires).
L’excitation sexuelle est générée par le système nerveux central grâce à la transmission de messages entre le cerveau, les organes sexuels et d’autres parties du corps, le long des fibres nerveuses de la moelle épinière. La détérioration de ces fibres peut altérer directement la réponse et les sensations sexuelles.
Traitement
Se confier. Il peut être difficile de parler de troubles sexuels avec son partenaire, mais cette démarche s’avère essentielle au maintien d’une relation intime lorsque la SEP entraîne des changements physiques et psychologiques. Confier ses difficultés à son partenaire permet les rapprochements et contribue largement à apaiser les craintes.
Parler de ses troubles sexuels à son équipe soignante. Lorsqu’on prend l’habitude de faire évaluer régulièrement sa santé sexuelle, il devient facile d’aborder la question avec son médecin. Bon nombre de troubles sexuels liés à la SEP peuvent être pris en charge par des médicaments, mais il faut d’abord en parler avec le médecin ou l’infirmière ou l’infirmier spécialisé en SEP.
Cerner les stratégies thérapeutiques. La réponse sexuelle ne provient pas d’une seule région du système nerveux central humain. En effet, les nerfs qui l’orchestrent sont disséminés dans le cerveau et la moelle épinière. Cela signifie que de nombreuses voies nerveuses peuvent être touchées et que les lésions ainsi formées peuvent dérégler la transmission des signaux liés aux activités et aux sensations sexuelles.
Troubles vésicaux/urinaires
Les lésions causées par la SEP au cerveau ou à la moelle épinière peuvent altérer la fonction normale de la vessie en perturbant les signaux échangés entre le cerveau et le système urinaire.
Traitement
Le traitement des troubles urinaires dépend du type de trouble en question.